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Abstract
De nombreuses études scientifiques tentent de mesurer la proportion de personnes souffrant de
troubles mentaux comme la dépression ou l’anxiété généralisée dans la population. Les valeurs
obtenues posent souvent problème : que signifient-elles et quelle est leur pertinence scientifique ?
Comment les obtient-on ? Pour répondre à ces questions, il faut se souvenir que le malade est, par
définition, celui qui sonne à la porte du médecin. La maladie, quant à elle, est une construction,
un outil conceptuel qui aide le médecin à penser et à prendre en charge le malade. S’il existe
des classifications modernes des troubles mentaux, elles ont beaucoup de mal à définir clairement
ce qui caractérise le malade plutôt que la maladie. Une des grandes difficultés en épidémiologie
psychiatrique est d’« opérationnaliser » ce qu’est un trouble mental, c’est-à-dire de faciliter et
d’homogénéiser le diagnostic psychiatrique grâce à des instruments standardisés. Compte tenu de
cette complexité à la fois méthodologique et conceptuelle, la plus grande prudence s’impose aux
acteurs de santé publique quand ils prennent leurs décisions sur la base de mesures des différents
troubles psychiatriques dans la population générale.