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Abstract
Les sciences de l’homme qui émergent à la fin du xix e siècle se structurent au moment même où l’action sociale, qui plongeait ses racines dans une bienfaisance souvent issue des Églises, connaît des changements importants dans ses objectifs et ses modes d’intervention. En quoi l’action philanthropique féminine dans la Seine-Inférieure constitue-t-elle un terrain d’élaboration d’un savoir social au tournant du xix e et du xx e siècle ? Il s’agit d’étudier cette question en tenant compte de la manière dont l’appartenance de sexe joue dans la forme que prend, pour les femmes, la participation à la production d’un savoir social. Les 3000 femmes impliquées dans l’action sociale et étudiées dans cet article se répartissent en deux cohortes successives qui s’investissent d’abord dans des œuvres de charité traditionnelles puis dans des associations philanthropiques nouvelles. Elles ont des profils différents et ont recours à des outils variés dans leur action sociale. Peu incitées à formuler une parole publique dans un premier temps, les femmes se saisissent des outils souvent considérés comme féminins que sont les enquêtes sociales au tournant du siècle. Cependant, seul l’essor des mouvements féministes semble constituer un bouleversement assez fort pour contribuer à l’énonciation d’un savoir féminin ; sa prise en compte, dans cet exemple provincial, en fait la démonstration.