{"title":"La mise en débat de l’Europe. Le cas de l’extrême droite en France","authors":"Julien Auboussier","doi":"10.16993/BAX.C","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Comment citer ce chapitre : Auboussier, J. 2019, « La mise en débat de l ́Europe. Le cas de l ́extrême-droite en France ». In: Françoise Sullet-Nylander, María Bernal, Christophe Premat & Malin Roitman (eds.). Political Discourses at the Extremes. Expressions of Populism in RomanceSpeaking Countries. Stockholm Studies in Romance Languages. Stockholm: Stockholm University Press, pp. 35–51. DOI: https://doi.org/10.16993/bax.c. License: CC-BY Les sciences politiques, notamment, ont largement analysé « l’appropriation de l’Europe » : « un mécanisme avant tout cognitif par lequel un acteur prend conscience de l’existence de l’Union européenne, plus spécifiquement d’un «problème européen», [...] et établit un lien entre l’Europe et sa propre réalité et condition » (Crepy & Petithomme 2010 : 326). Plus précisément, elles ont analysé les processus dits d’européanisation c’est-à-dire la manière avec laquelle « les acteurs politiques intègrent la thématique européenne à leurs jeux stratégiques, en faisant de l’Union européenne un modèle ou un repoussoir selon le positionnement recherché dans les espaces politiques nationaux » (Neumayer 2006 : 792). Nous proposons dans ce texte de revenir sur l’appropriation de l’Europe par les leaders de l’extrême droite en France et ainsi sur la façon dont ces partis ont contribué à la mise en débat de l’intégration européenne1. A cette fin, nous concentrons notre attention sur les modalités rhétoriques et argumentatives des discours des différents leaders de l’extrême droite institutionnelle dont les propos sont repris dans l’espace médiatique depuis les années 1980 : Jean-Marie et Marine Le Pen (FN), Philippe de Villiers (FN puis MFP), Bruno Mégret (FN puis MPR), Dupont-Aignan (UMP puis Debout la France). Dans un premier temps, nous reviendrons sur le contexte historique de l’intégration européenne. Il est indispensable de le prendre en compte si l’on souhaite comprendre le positionnement stratégique de la droite radicale sur l’Europe à partir de la fin des années 1980. Une part des","PeriodicalId":142037,"journal":{"name":"Political Discourses at the Extremes: Expressions of Populism in Romance Speaking Countries","volume":"17 11","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-04-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Political Discourses at the Extremes: Expressions of Populism in Romance Speaking Countries","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.16993/BAX.C","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Comment citer ce chapitre : Auboussier, J. 2019, « La mise en débat de l ́Europe. Le cas de l ́extrême-droite en France ». In: Françoise Sullet-Nylander, María Bernal, Christophe Premat & Malin Roitman (eds.). Political Discourses at the Extremes. Expressions of Populism in RomanceSpeaking Countries. Stockholm Studies in Romance Languages. Stockholm: Stockholm University Press, pp. 35–51. DOI: https://doi.org/10.16993/bax.c. License: CC-BY Les sciences politiques, notamment, ont largement analysé « l’appropriation de l’Europe » : « un mécanisme avant tout cognitif par lequel un acteur prend conscience de l’existence de l’Union européenne, plus spécifiquement d’un «problème européen», [...] et établit un lien entre l’Europe et sa propre réalité et condition » (Crepy & Petithomme 2010 : 326). Plus précisément, elles ont analysé les processus dits d’européanisation c’est-à-dire la manière avec laquelle « les acteurs politiques intègrent la thématique européenne à leurs jeux stratégiques, en faisant de l’Union européenne un modèle ou un repoussoir selon le positionnement recherché dans les espaces politiques nationaux » (Neumayer 2006 : 792). Nous proposons dans ce texte de revenir sur l’appropriation de l’Europe par les leaders de l’extrême droite en France et ainsi sur la façon dont ces partis ont contribué à la mise en débat de l’intégration européenne1. A cette fin, nous concentrons notre attention sur les modalités rhétoriques et argumentatives des discours des différents leaders de l’extrême droite institutionnelle dont les propos sont repris dans l’espace médiatique depuis les années 1980 : Jean-Marie et Marine Le Pen (FN), Philippe de Villiers (FN puis MFP), Bruno Mégret (FN puis MPR), Dupont-Aignan (UMP puis Debout la France). Dans un premier temps, nous reviendrons sur le contexte historique de l’intégration européenne. Il est indispensable de le prendre en compte si l’on souhaite comprendre le positionnement stratégique de la droite radicale sur l’Europe à partir de la fin des années 1980. Une part des