{"title":"« Fate silenzio, per carità ! » : le comique de prétérition dans l’opera buffa rossinien","authors":"Tom Mébarki","doi":"10.4000/LCC.4578","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Nous pouvons observer de nombreuses situations ou Gioachino Rossini (1792-1868) fabrique, au sein de ses operas, du plein avec du vide : fait chanter des personnages qui disent ne pas chanter ; compose a grands bruits des personnages qui reclament le silence ; donne de l’epaisseur a des actions insignifiantes. Ce plein faconne par le vide ne constitue en outre que le premier versant de l’ecriture rossinienne, cette derniere se caracterisant surtout par son corolaire : fabriquer du vide avec du plein. On reproche en effet souvent a la musique de Rossini d’etre tout entiere constituee de formules stereotypees, mecaniques et usees, en somme : vides de sens. Les personnages jouent ainsi les roles d’une dramaturgie mutique, qui, a defaut d’etre silencieuse, n’a pas besoin de texte ou d’action pour se jouer. C’est donc une musique desincarnee et sans substance que le compositeur va utiliser pour ecrire des œuvres entieres. Des œuvres qui sont en realite des absences d’œuvres, par leur ecriture au degre zero. Pourtant, c’est au second degre qu’il faudrait les ecouter : ce vide rossinien denonce en effet pleinement l’absurdite des conventions musicales au xixe siecle en particulier, et de la musique d’opera en general.","PeriodicalId":181485,"journal":{"name":"Chantiers de la Création","volume":"225 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Chantiers de la Création","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/LCC.4578","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Nous pouvons observer de nombreuses situations ou Gioachino Rossini (1792-1868) fabrique, au sein de ses operas, du plein avec du vide : fait chanter des personnages qui disent ne pas chanter ; compose a grands bruits des personnages qui reclament le silence ; donne de l’epaisseur a des actions insignifiantes. Ce plein faconne par le vide ne constitue en outre que le premier versant de l’ecriture rossinienne, cette derniere se caracterisant surtout par son corolaire : fabriquer du vide avec du plein. On reproche en effet souvent a la musique de Rossini d’etre tout entiere constituee de formules stereotypees, mecaniques et usees, en somme : vides de sens. Les personnages jouent ainsi les roles d’une dramaturgie mutique, qui, a defaut d’etre silencieuse, n’a pas besoin de texte ou d’action pour se jouer. C’est donc une musique desincarnee et sans substance que le compositeur va utiliser pour ecrire des œuvres entieres. Des œuvres qui sont en realite des absences d’œuvres, par leur ecriture au degre zero. Pourtant, c’est au second degre qu’il faudrait les ecouter : ce vide rossinien denonce en effet pleinement l’absurdite des conventions musicales au xixe siecle en particulier, et de la musique d’opera en general.