{"title":"Detroit","authors":"Crystel Pinçonnat, Camilo José Vergara","doi":"10.2307/j.ctvr7fcjh.11","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En avril 1995, Camilo José Vergara, sociologue et photographe américain, fait scandale en publiant un article dans la revue Metropolis ; son texte ouvre une polémique que répercuteront plusieurs grands journaux et magazines nationaux. Il y développe un projet pour la ville de Détroit, une proposition qu’il présente comme « stimulante pour l’imaginaire ». Il part d’un constat simple : À Détroit, pour la première fois dans l’histoire, un grand nombre de gratte-ciel construits pour durer des siècles sont peu à peu laissés à l’abandon ; tout un ensemble de structures à demi désertées s’élève comme un no man’s land vertical derrière des terrains en friche [...] Ce spectacle lui suggère une idée : [...] une douzaine de pâtés de maison au sein desquels sont situés les gratte-ciel de l’ère antérieure à la crise de 1929 [pourraient être] stabilisés et conservés tels quels comme ruines : une Acropole américaine. Nous pourrions transformer environ une centaine de buildings en un grand parc national, une aire de jeux et de merveilles. Grâce à son projet, Vergara souhaite transformer le regard des gens. Plutôt que les passants détournent le regard de ces gratte-ciel, symboles de l’échec d’un certain modèle de développement, il voudrait qu’ils « apprécient leur beauté » et y voient « quelque chose de sublime », une « Monument Valley urbaine ». En 1995 Vergara, qui travaille sur la ville depuis une vingtaine d’années, vient de publier The New American Ghetto. L’ouvrage réunit des articles et des photographies et répond à une nouvelle perspective : « tandis qu’à la fin du XIX et au début du XX siècle, les photographes étaient payés pour photographier la croissance phénoménale des villes,","PeriodicalId":161533,"journal":{"name":"George Rogers Clark and William Croghan","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"George Rogers Clark and William Croghan","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.2307/j.ctvr7fcjh.11","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
En avril 1995, Camilo José Vergara, sociologue et photographe américain, fait scandale en publiant un article dans la revue Metropolis ; son texte ouvre une polémique que répercuteront plusieurs grands journaux et magazines nationaux. Il y développe un projet pour la ville de Détroit, une proposition qu’il présente comme « stimulante pour l’imaginaire ». Il part d’un constat simple : À Détroit, pour la première fois dans l’histoire, un grand nombre de gratte-ciel construits pour durer des siècles sont peu à peu laissés à l’abandon ; tout un ensemble de structures à demi désertées s’élève comme un no man’s land vertical derrière des terrains en friche [...] Ce spectacle lui suggère une idée : [...] une douzaine de pâtés de maison au sein desquels sont situés les gratte-ciel de l’ère antérieure à la crise de 1929 [pourraient être] stabilisés et conservés tels quels comme ruines : une Acropole américaine. Nous pourrions transformer environ une centaine de buildings en un grand parc national, une aire de jeux et de merveilles. Grâce à son projet, Vergara souhaite transformer le regard des gens. Plutôt que les passants détournent le regard de ces gratte-ciel, symboles de l’échec d’un certain modèle de développement, il voudrait qu’ils « apprécient leur beauté » et y voient « quelque chose de sublime », une « Monument Valley urbaine ». En 1995 Vergara, qui travaille sur la ville depuis une vingtaine d’années, vient de publier The New American Ghetto. L’ouvrage réunit des articles et des photographies et répond à une nouvelle perspective : « tandis qu’à la fin du XIX et au début du XX siècle, les photographes étaient payés pour photographier la croissance phénoménale des villes,
1995年4月,美国社会学家和摄影师卡米洛jose维加拉在《大都会》杂志上发表了一篇文章,引起了轩然大波;他的文章引发了一场争议,几家主要的全国性报纸和杂志对此进行了报道。在那里,他为底特律市开发了一个项目,他认为这个提议“刺激了想象力”。它从一个简单的观察开始:在底特律,历史上第一次,大量建造了几个世纪的摩天大楼逐渐被遗弃;一组半废弃的建筑像一个垂直的无人区在荒地后面升起[…]这个节目给了他一个想法:[…]1929年危机前的摩天大楼所在的十几个街区内,可以像废墟一样稳定下来:一个美国卫城。我们可以把大约100栋建筑变成一个大型的国家公园、游乐场和奇迹。通过这个项目,Vergara希望改变人们的看法。他希望他们“欣赏它们的美丽”,看到“一些崇高的东西”,一个“城市纪念碑谷”,而不是把目光从那些象征着某种发展模式失败的摩天大楼上转移开。1995年,维加拉出版了《新美国犹太人区》(The New American Ghetto),他在这座城市工作了20年。这本书汇集了文章和照片,并对一个新的视角做出了回应:“在19世纪末和20世纪初,摄影师被雇来拍摄城市的惊人增长,