{"title":"Jean Rouaud. « La source noire » de l’écriture","authors":"Sylvie Ducas","doi":"10.4000/recherchestravaux.3207","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le deuil pour Jean Rouaud n’est pas qu’une catastrophe native, il est la condition premiere de la venue a l’ecriture. L’experience de la perte, en ce qu’elle est plurielle, iterative, inscrite dans une troublante « loi des series », fonde le geste d’ecrire et l’identite auctoriale dans ce desastre de la disparition de l’Autre avant soi, surtout celle du pere mort prematurement lorsque son fils n’a que dix ans, mais aussi la mere et tous les aieux du roman familial. Si la dynamique de l’œuvre roualdienne repose sur la perilleuse transmutation d’un etre en deuil en un faire son deuil, son interet reside dans la facon dont elle achoppe sur l’impossibilite d’effacer totalement la mort. C’est cette thanatographie qui se conteste qu’on se propose ici d’etudier.","PeriodicalId":429136,"journal":{"name":"Recherches & travaux","volume":"21 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2020-11-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Recherches & travaux","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/recherchestravaux.3207","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le deuil pour Jean Rouaud n’est pas qu’une catastrophe native, il est la condition premiere de la venue a l’ecriture. L’experience de la perte, en ce qu’elle est plurielle, iterative, inscrite dans une troublante « loi des series », fonde le geste d’ecrire et l’identite auctoriale dans ce desastre de la disparition de l’Autre avant soi, surtout celle du pere mort prematurement lorsque son fils n’a que dix ans, mais aussi la mere et tous les aieux du roman familial. Si la dynamique de l’œuvre roualdienne repose sur la perilleuse transmutation d’un etre en deuil en un faire son deuil, son interet reside dans la facon dont elle achoppe sur l’impossibilite d’effacer totalement la mort. C’est cette thanatographie qui se conteste qu’on se propose ici d’etudier.