{"title":"Cultures of Display: The Mirror of Imperialism","authors":"J. Mackenzie","doi":"10.4000/cve.8730","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’histoire imperiale en general n’a recu que peu d’attention de la part des universitaires britanniques avant les annees 1950. Jusque-la, cette histoire etait traitee de maniere tres ethnocentrique, souvent avec une attention particuliere portee sur la gouvernance imperiale venue d’en haut. De maniere significative, l’histoire britannique etait largement enseignee sans aucune reference a sa dimension imperiale, mis a part quelques champs d’etudes assez restreints qui portaient sur l’economie. Lorsque la revolution de l’ecriture et de l’enseignement de l’histoire a commence dans les annees 1960, on a mis l’accent sur certaines formes de resistance, en particulier l’emergence du nationalisme et l’etude des revoltes au sein de l’Empire. Il y avait cependant beaucoup de preuves de la presence materielle de l’empire au sein meme de la Grande-Bretagne, ainsi que de nombreux exemples de la visibilite et de la presence culturelle de l’imperialisme. En effet, ces dimensions visuelles et culturelles de l’histoire imperiale semblaient ouvrir une toute nouvelle voie pour l’etude de l’histoire des relations entre la Grande-Bretagne, les Britanniques et l’empire. Mais les documents ecrits et les nombreuses archives semblaient tout autant obscurcir ce champ d’etude que lui apporter un eclairage. Une telle approche a rapidement genere des reactions negatives. Bernard Porter est connu pour avoir mis en avant l’idee selon laquelle les Britanniques etaient en effet des « imperialistes distraits » (absent-minded imperialists) car ils ne s’interessaient pas vraiment a l’empire, et que l’influence imperiale sur la societe etait minimale. De meme, Andrew Porter a argue que les missionnaires etaient essentiellement contre l’imperialisme et que de ce fait on devait les absoudre de tout sentiment de culpabilite concernant la mise en place et le developpement de l’empire. Toutefois de nombreux travaux dans divers domaines portant sur les aspects culturels de l’empire semblaient contredire ces deux approches. Les etudes sur le theâtre, le cinema, les expositions, les musees, la publicite, les ephemeres, les romans et les biographies heroiques a succes ainsi que la propagande incitant a l’immigration semblaient indiquer l’omnipresence de l’empire dans la culture britannique. Les missionnaires, meme s’ils etaient souvent critiques d’evenements particuliers n’en semblaient pas moins balayes par cette culture englobante. Il est devenu evident que les images et les idees imperiales etaient utilisees par tant d’entreprises et d’agences que l’on ne pouvait que conclure qu’elles devaient trouver un echo positif aupres de la population. De plus, des etudes locales sur la presence materielle des villes et de la presse (ainsi que le passage de la realite a la fiction) semblaient prouver l’ubiquite de l’empire dans la culture britannique.","PeriodicalId":242548,"journal":{"name":"Cahiers victoriens et édouardiens","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers victoriens et édouardiens","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/cve.8730","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
L’histoire imperiale en general n’a recu que peu d’attention de la part des universitaires britanniques avant les annees 1950. Jusque-la, cette histoire etait traitee de maniere tres ethnocentrique, souvent avec une attention particuliere portee sur la gouvernance imperiale venue d’en haut. De maniere significative, l’histoire britannique etait largement enseignee sans aucune reference a sa dimension imperiale, mis a part quelques champs d’etudes assez restreints qui portaient sur l’economie. Lorsque la revolution de l’ecriture et de l’enseignement de l’histoire a commence dans les annees 1960, on a mis l’accent sur certaines formes de resistance, en particulier l’emergence du nationalisme et l’etude des revoltes au sein de l’Empire. Il y avait cependant beaucoup de preuves de la presence materielle de l’empire au sein meme de la Grande-Bretagne, ainsi que de nombreux exemples de la visibilite et de la presence culturelle de l’imperialisme. En effet, ces dimensions visuelles et culturelles de l’histoire imperiale semblaient ouvrir une toute nouvelle voie pour l’etude de l’histoire des relations entre la Grande-Bretagne, les Britanniques et l’empire. Mais les documents ecrits et les nombreuses archives semblaient tout autant obscurcir ce champ d’etude que lui apporter un eclairage. Une telle approche a rapidement genere des reactions negatives. Bernard Porter est connu pour avoir mis en avant l’idee selon laquelle les Britanniques etaient en effet des « imperialistes distraits » (absent-minded imperialists) car ils ne s’interessaient pas vraiment a l’empire, et que l’influence imperiale sur la societe etait minimale. De meme, Andrew Porter a argue que les missionnaires etaient essentiellement contre l’imperialisme et que de ce fait on devait les absoudre de tout sentiment de culpabilite concernant la mise en place et le developpement de l’empire. Toutefois de nombreux travaux dans divers domaines portant sur les aspects culturels de l’empire semblaient contredire ces deux approches. Les etudes sur le theâtre, le cinema, les expositions, les musees, la publicite, les ephemeres, les romans et les biographies heroiques a succes ainsi que la propagande incitant a l’immigration semblaient indiquer l’omnipresence de l’empire dans la culture britannique. Les missionnaires, meme s’ils etaient souvent critiques d’evenements particuliers n’en semblaient pas moins balayes par cette culture englobante. Il est devenu evident que les images et les idees imperiales etaient utilisees par tant d’entreprises et d’agences que l’on ne pouvait que conclure qu’elles devaient trouver un echo positif aupres de la population. De plus, des etudes locales sur la presence materielle des villes et de la presse (ainsi que le passage de la realite a la fiction) semblaient prouver l’ubiquite de l’empire dans la culture britannique.