Jacquet

Abstract

L e leadership, voire le quasi-monopole, des pays de l’OCDE dans le domaine de l’aide publique au développement (APD) se trouve de fait contesté par l’apparition de nouveaux acteurs tant au Nord qu’au Sud. La place grandissante prise par les pays dits émergents dans le paysage de l’aide au développement pourrait remettre en question la pertinence et l’efficacité mais aussi la prétention à l’universalité des pratiques et des objectifs des donneurs appartenant au Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, avec lequel certains travaillent pourtant. La légitimité des bailleurs émergents est d’autant plus grande que leur forte croissance et leur émergence sont récentes en comparaison de pays plus anciennement enrichis et industrialisés. Le montant de l’aide fournie par les bailleurs émergents est difficile à cerner car, d’une part, les plus importants ne publient pas de données exhaustives et, d’autre part, leur conception de l’aide diffère parfois de celle du CAD. Au-delà des données quantitatives, nous essaierons de cerner les conséquences, pour les pays du CAD, de la montée en puissance de donneurs externes à ce cadre d’action. Comment l’apparition d’acteurs économiques et politiques importants, comme la Chine ou le Brésil, va-t-elle remodeler l’aide au développement ? Quels défis les pays émergents lancent-ils aux pays du CAD, notamment