{"title":"Prosodie et poésie. Place des études sur la prosodie poético-musicale dans la recherche musico-littéraire (bilan et perspectives)","authors":"Michel Gribenski","doi":"10.58282/colloques.1254","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La prosodie poetico-musicale, qui constitue un objet assez complexe, a ete jusqu’ici insuffisamment etudiee. Dans les ecrits musico-litteraires, sa place se resume souvent a quelques notations ponctuelles intervenant ici ou la dans des comptes rendus journalistiques, voire dans des ecrits musicologiques, notamment dans des monographies de compositeurs. Le point de vue y est generalement normatif (sans aller jusqu’a etre prescriptif comme dans les traites) : il repose sur la notion de « faute » de prosodie en cas d’accentuation musicale d’une syllabe atone, en particulier d’un e caduc (phoneme generalement considere comme etant au centre des problemes prosodiques), critere qui permet de distinguer bonne et mauvaise prosodie. Or, une telle perspective semble inadequate, puisqu’elle repose sur une normativite dogmatique tres contestable impliquant que le chant doive necessairement calquer la parole naturelle, d’ailleurs souvent identifiee de facon problematique a « la langue ». Par exemple, Gaston Carraud vante dans Pelleas et Melisande « une declamation d’une fluidite, d’un naturel uniques, […] veritablement modelee sur la simplicite d’accent de notre douce langue1 ». Et le probleme du jugement de valeur devient criant lorsque, passant de la critique journalistique, on passe a des etudes de type scientifique. Ainsi, dans la lignee d’un Saint-Saens condamnant la prosodie vulgaire du « cafe-concert » ou de l’operette, Jean-Louis Jam et Gerard Loubinoux portent, a propos des apoco","PeriodicalId":226964,"journal":{"name":"Littérature et musique","volume":"87 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2010-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Littérature et musique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.1254","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La prosodie poetico-musicale, qui constitue un objet assez complexe, a ete jusqu’ici insuffisamment etudiee. Dans les ecrits musico-litteraires, sa place se resume souvent a quelques notations ponctuelles intervenant ici ou la dans des comptes rendus journalistiques, voire dans des ecrits musicologiques, notamment dans des monographies de compositeurs. Le point de vue y est generalement normatif (sans aller jusqu’a etre prescriptif comme dans les traites) : il repose sur la notion de « faute » de prosodie en cas d’accentuation musicale d’une syllabe atone, en particulier d’un e caduc (phoneme generalement considere comme etant au centre des problemes prosodiques), critere qui permet de distinguer bonne et mauvaise prosodie. Or, une telle perspective semble inadequate, puisqu’elle repose sur une normativite dogmatique tres contestable impliquant que le chant doive necessairement calquer la parole naturelle, d’ailleurs souvent identifiee de facon problematique a « la langue ». Par exemple, Gaston Carraud vante dans Pelleas et Melisande « une declamation d’une fluidite, d’un naturel uniques, […] veritablement modelee sur la simplicite d’accent de notre douce langue1 ». Et le probleme du jugement de valeur devient criant lorsque, passant de la critique journalistique, on passe a des etudes de type scientifique. Ainsi, dans la lignee d’un Saint-Saens condamnant la prosodie vulgaire du « cafe-concert » ou de l’operette, Jean-Louis Jam et Gerard Loubinoux portent, a propos des apoco