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Abstract
Cette contribution opère un retour réflexif et pratique sur l’accès au terrain d’une recherche en cours, portant sur les trajectoires et expériences des jeunes dans la justice pénale pour mineur·es en Suisse romande. En quête de vécus et de discours contrastés, nous avons privilégié une approche multi-site plutôt qu’une immersion au sein d’un unique dispositif. C’est ainsi par le biais de huit institutions pénales que nous avons pu nous entretenir avec des adolescent∙es confronté∙es à la justice. Négocier l’accès à des enquêté·es sous emprises institutionnelles par le biais de ces dernières a comporté deux spécificités majeures. D’une part, cela a entrainé la multiplication des situations de négociations, dont les impératifs, interlocuteur∙rices et modalités différaient à chaque fois. D’autre part, nous avons dû gagner l’accord d’un double public : les professionnel∙les de la chaîne pénale dans un premier temps et les jeunes dans un deuxième. Nos négociations ont ainsi été soumises à deux ensembles de contraintes, discours et techniques à mobiliser différents, si ce n’est opposés. Ce double impératif nous renseigne grandement sur notre objet et met en lumière plusieurs enjeux : les différentes relations d’enquête qui se donnent à voir sur le terrain (entre chercheur∙es et jeunes, entre jeunes et professionnel∙les…) ainsi qu’un certain mimétisme entre le type de sanction pénale et la négociation du terrain.