{"title":"Équipements collectifs et ségrégation sociale","authors":"M. Pinçon-Charlot, Edmond Préteceille, Paul Rendu","doi":"10.52983/crev.vi0.51","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\n \n \nDans le cours de nos recherches sur les politiques urbaines, l’analyse statistique de la distribution spatiale et sociale des équipements collectifs à l’échelle d’une région urbaine socialement diversifiée nous a paru une étape indispensable pour l’étude des effets sociaux de ces politiques. Rassembler, traiter, interpréter la somme, considérable, des informations nécessaires sur un ensemble social aussi vaste que la région parisienne demande un travail tel qu’il implique, en fait, la coopération de plusieurs chercheurs pendant plusieurs années. Du point de vue des rapports entre les chercheurs eux-mêmes, ce n’est pas toujours simple, dans la mesure où il faut gérer en permanence la contradiction entre la nécessité d’une problématique commune définissant précisément le programme de travail et les différences inévitables (et productives à condition qu’elles ne soient pas paralysantes) de sensibilité théorique, de manière de travailler, d’écrire… De plus, l’idéologie professionnelle dominante dans la recherche en sciences sociales est fortement individualiste, et les instances scientifiques, commissions du CNRS entre autres, ont une attitude encore trop réservée par rapport aux travaux collectifs. La réalisation de travaux empiriques d’une certaine ampleur exige également des moyens importants. Ces travaux présentés ici ont pu être menés à leur terme grâce principalement aux financements du Commissariat Général au Plan puis à ceux du Plan-Construction. Bien sûr, ce n’est pas très élégant de parler d’argent dans une discussion épistémologique. Et puis nous avions « choisi » les plus mauvaises conditions possibles pour faire ce travail : sur contrats (il nous en a fallu sept ou huit pour l’ensemble du programme, gymnastique passible de la réprobation de la Cour des comptes, faut-il l’avouer ?) devant financer nos salaires, les charges sociales, etc., avant même les frais de recherche, et tout cela en pleine période de récession de la recherche contractuelle et de désintérêt pour les travaux sociologiques quantitatifs de la part de nombreuses administrations. Et il faut bien dire que le long travail de « digestion théorique » des résultats, indispensables pour donner tout son sens au travail statistique, n’a pu avoir lieu vraiment que grâce à notre intégration au CNRS en cours de route. \n \n \n","PeriodicalId":124377,"journal":{"name":"Cambouis, la revue des sciences sociales aux mains sales","volume":"45 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cambouis, la revue des sciences sociales aux mains sales","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.52983/crev.vi0.51","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Dans le cours de nos recherches sur les politiques urbaines, l’analyse statistique de la distribution spatiale et sociale des équipements collectifs à l’échelle d’une région urbaine socialement diversifiée nous a paru une étape indispensable pour l’étude des effets sociaux de ces politiques. Rassembler, traiter, interpréter la somme, considérable, des informations nécessaires sur un ensemble social aussi vaste que la région parisienne demande un travail tel qu’il implique, en fait, la coopération de plusieurs chercheurs pendant plusieurs années. Du point de vue des rapports entre les chercheurs eux-mêmes, ce n’est pas toujours simple, dans la mesure où il faut gérer en permanence la contradiction entre la nécessité d’une problématique commune définissant précisément le programme de travail et les différences inévitables (et productives à condition qu’elles ne soient pas paralysantes) de sensibilité théorique, de manière de travailler, d’écrire… De plus, l’idéologie professionnelle dominante dans la recherche en sciences sociales est fortement individualiste, et les instances scientifiques, commissions du CNRS entre autres, ont une attitude encore trop réservée par rapport aux travaux collectifs. La réalisation de travaux empiriques d’une certaine ampleur exige également des moyens importants. Ces travaux présentés ici ont pu être menés à leur terme grâce principalement aux financements du Commissariat Général au Plan puis à ceux du Plan-Construction. Bien sûr, ce n’est pas très élégant de parler d’argent dans une discussion épistémologique. Et puis nous avions « choisi » les plus mauvaises conditions possibles pour faire ce travail : sur contrats (il nous en a fallu sept ou huit pour l’ensemble du programme, gymnastique passible de la réprobation de la Cour des comptes, faut-il l’avouer ?) devant financer nos salaires, les charges sociales, etc., avant même les frais de recherche, et tout cela en pleine période de récession de la recherche contractuelle et de désintérêt pour les travaux sociologiques quantitatifs de la part de nombreuses administrations. Et il faut bien dire que le long travail de « digestion théorique » des résultats, indispensables pour donner tout son sens au travail statistique, n’a pu avoir lieu vraiment que grâce à notre intégration au CNRS en cours de route.
在我们对城市政策的研究过程中,对社会多样化城市区域内公共设施的空间和社会分布进行统计分析,似乎是研究这些政策的社会影响的必要步骤。收集、处理和解释像巴黎地区这样庞大的社会群体所需的大量信息需要大量的工作,事实上,这需要几位研究人员多年的合作。研究型之间关系的角度,这并不总是简单的,因为需要不断进行管理之间的矛盾,需要具体确定共同问题工作方案,并将不可避免的分歧(只要它们不生产和眩晕)理论敏感性、工作方式、多写...在社会科学研究中占主导地位的专业意识形态是强烈的个人主义,科学机构,包括CNRS委员会,对集体工作的态度仍然过于保守。大量的实证工作也需要大量的资源。这里介绍的工作之所以能够完成,主要要感谢Commissariat general au Plan和Plan- construction的资金。当然,在认识论的讨论中谈论金钱不是很优雅。然后我们“选择”了最糟糕的条件来完成这项工作:(合同上我们花了七八起整个节目,可反对的体操,审计署,是否承认?),供我们的工资、社保等等,之前甚至研发成本,而这一切都处于衰退时期的社会学定量合同和工作表现出冷漠研究来自许多行政部门。必须指出的是,对结果进行长期的“理论消化”是使统计工作具有充分意义所必需的,这要归功于我们在这一过程中融入了CNRS。