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Abstract
D’apres les etudes qui ont ete menees sur la mondialisation, l’afflux massif d’immigrants vers les villes « mondiales » est du a une modification de la repartition des revenus. Ce raisonnement est confirme par le fait que cette repartition des revenus prend de plus en plus la forme d’une sablier dans les villes mondiales, suite aux restructurations mondiales, ce qui y genere le renouvellement automatique de la demande de main d’œuvre qualifiee et non qualifiee. Des critiques ont deja montre que ce raisonnement omet le role d’intermediaire des reseaux de migration, et que lorsque ces derniers sont pris en consideration, on dispose alors d’elements pour expliquer que les migrations vers les villes mondiales se poursuivent et s’accelerent en depit de la deterioration des conditions de vie qu’elles y produisent. Cette etude traitera du role de l’economie ethnique au sein de ce processus obscur et defendra l’idee selon laquelle cette economie agit comme un tampon contre l’effet nefaste des migrations sur les conditions economiques des villes d’accueil. Ce tampon accroit la demande reelle de main-d’œuvre immigree tout en procurant aux immigrants candidats, avant leur depart, l’assurance de trouver un emploi et un logement dans leurs villes de destination. Si l’on suppose une immigration continue, resultant de la mondialisation, le tampon se voit, apres un temps, lui-meme sature. Lorsqu’on ajoute a cela une moindre tolerance politique qui va de pair avec l’accroissement de la pauvrete parmi les migrants, cette saturation economique detourne finalement le reseau de migration vers des villes de moindre importance, sur une echelle hierarchique, ou se repete le processus saturation de l’economie traditionnelle – expansion du tampon economique – saturation du tampon – redeploiement. La longevite des economies-tampons selon les regions ne depend pas seulement des conditions economiques. Le degre de tolerance politique locale a leur egard pese lourdement sur la durabilite du processus d’absorption de l’immigration dans toutes les villes. En ce sens, la politique menee en matiere d’immigration est entre les mains des villes, et non pas des Etats.