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Abstract
Selon une riche tradition littéraire, l’architecte Deinocratès aurait proposé à Alexandre le Grand de sculpter le Mont Athos à son image – ce que le roi macédonien aurait refusé. S’il ne fut jamais réalisé, ce projet grandiose condense toute une série de tensions propres à l’époque hellénistique – entre figuration colossale et statuaire à taille humaine, entre Orient et Occident, voire entre hommes et dieux. Assurément, ce fantasme architectural pourrait n’avoir aucune base historique et n’être qu’une invention a posteriori des auteurs anciens, parachevée au IIe siècle av. J.-C. Cependant, s’il s’agit peut-être d’une fiction, celle-ci s’inscrit dans une réflexion sur la pérennité des honneurs, dont les premiers jalons remontent bien à la fin du IVe siècle av. J. ‑C. – à l’époque d’Alexandre ou peu après sa mort. Dès lors, cet article cherche moins à opposer le rêve et la réalité qu’à comprendre les fondements historiques sur lesquels repose l’invention de ce monument imaginaire.