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Abstract
Jusqu’a une epoque recente, Marie-Therese a ete decrite par les historiens comme une heroine qui tint tete a la Prusse, comme une souveraine energique et volontaire, qui modernisa l’appareil d’Etat et reforma en profondeur la Monarchie habsbourgeoise. Le grand public retient surtout l’image d’une « Reine des cœurs » qui aimait ses sujets autant que ses nombreux enfants. Le tricentenaire de sa naissance (1717-2017) marque la deconstruction de ce mythe, notamment par l’analyse des strategies de representations mises en œuvre par l’imperatrice-reine. Comme d’autres ecrits panegyriques, les oraisons funebres, prononcees en marge des ceremonies de requiem, se presentent comme l’expression spontanee de la douleur et de l’affection populaires. Cette « memoire d’en bas », obeissant en realite aux normes d’un genre remontant a l’Antiquite, joue un role essentiel pour legitimer et stabiliser la dynastie. Mais comment ecrire l’eloge d’une reine ? En cette fin du dix-huitieme siecle, qui voit les anciennes valeurs de la Monarchie ceder progressivement le pas aux ideaux des Lumieres, trois predicateurs s’efforcent de definir les canons d’un heroisme au feminin, dans lequel les stereotypes de genre se trouvent a la fois confirmes et depasses.