{"title":"«Doing nothing» : Robert Burns et l'ambiguïté de la skholê","authors":"Yann Tholoniat","doi":"10.3406/ranam.2006.1761","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le poème de Robert Burns The Vision présente une figure du poète ruminant la vanité de ses réalisations poétiques, pur temps perdu au regard d’activités plus immédiatement rentables. Robert Burns, quant à lui, a bien conscience que c’est ce temps libre qui lui permet de composer poèmes et chansons. D’où vient alors cette condamnation virulente du temps libre, exprimée dans de nombreux poèmes ? C’est que Robert Burns entretient un rapport ambigu avec celui-ci : dans les milieux populaires, auxquels Burns entend appartenir, le temps libre est un temps oisif ; ou plus précisément, l’oisiveté est le vice des classes aisées. Mais c’est aussi à cette époque que les rapports de la société au(x) loisir(s) se modifient au gré d’une industrialisation croissante. C’est pourquoi Burns entrevoit la possibilité d’un «loisir studieux» (que Pierre Bourdieu, à la suite de Platon, nomme «skholê»), propice à la création poétique et aux réjouissances populaires.","PeriodicalId":440534,"journal":{"name":"Recherches anglaises et nord-américaines","volume":"26 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Recherches anglaises et nord-américaines","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/ranam.2006.1761","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le poème de Robert Burns The Vision présente une figure du poète ruminant la vanité de ses réalisations poétiques, pur temps perdu au regard d’activités plus immédiatement rentables. Robert Burns, quant à lui, a bien conscience que c’est ce temps libre qui lui permet de composer poèmes et chansons. D’où vient alors cette condamnation virulente du temps libre, exprimée dans de nombreux poèmes ? C’est que Robert Burns entretient un rapport ambigu avec celui-ci : dans les milieux populaires, auxquels Burns entend appartenir, le temps libre est un temps oisif ; ou plus précisément, l’oisiveté est le vice des classes aisées. Mais c’est aussi à cette époque que les rapports de la société au(x) loisir(s) se modifient au gré d’une industrialisation croissante. C’est pourquoi Burns entrevoit la possibilité d’un «loisir studieux» (que Pierre Bourdieu, à la suite de Platon, nomme «skholê»), propice à la création poétique et aux réjouissances populaires.