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Abstract
Le principe d’immanence a mauvaise presse : la plupart de ceux qui s’en reclament encore se hâtent le plus souvent d’expliquer comment ils s’en accommodent difficilement et pourquoi ils s’appretent a y tailler les breches qui seront sources, a l’evidence, de gains heuristiques. Le centenaire du CLG est une belle occasion pour revenir aux sources du principe d’immanence en linguistique et en semiotique, et pour en suivre le cheminement dans la relecture de Saussure par Hjelmslev, et dans celle de Saussure et Hjelmslev par Greimas. On rappelle notamment pourquoi, chez Saussure et Hjelmslev, l’immanence est indissociable de la definition et de la delimitation d’un objet de connaissance pour une discipline qui s’efforce de circonscrire sa place parmi les disciplines existantes. Et on s’efforce surtout de montrer comment, chez Saussure, elle s’accommode d’une invention permanente de la semiose dans le signe, puis, chez Hjelmslev et surtout chez Greimas, elle devient de ce fait meme une contrainte creative, dans l’ecart postule et constate entre la manifestation et l’immanence, et entre la manifestation generee et la manifestation attestee. Le principe d’immanence devient alors une strategie scientifique, qui permet d’articuler ensemble la formalite et la socialite pour Saussure, la generativite et la creativite pour Hjelmslev, la veridiction et l’invention des semioses pour Greimas.