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Abstract
Il ne s’agit donc plus ici de « positionner » son discours parmi ceux des autres, dans un jeu narcissique de « petites différences »... ou de grands conflit, mais pour un sujet – qui ne l’est que d’« être parlant » – de se placer dans le langage, c’est-à-dire, dans la foncière altérité de celui-ci, d’y assurer le sentiment – nécessaire – de tenir une parole propre. Ce qui se joue aux frontières intérieur/extérieur d’une parole ne peut être dissocié du caractère crucial, pour le sujet humain, aux plans interpénétrés du corps et du langage, du sentiment, au fondement de son identité, de constituer une entité distincte. Pour approcher ce qui relève, non d’un donné de naissance, mais – pour le sujet en devenir, puis à maintenir – d’un mouvement d’instauration de « limites identifiantes », productrices d’un « effet de UN », on rappellera d’abord (1) la nécessité vitale et archaïque de la distinction dedans/dehors, dans la constitution d’une image de soi, au plan, pour le sujet en devenir, de son corps baigné de langage ; avant (2) de s’attacher à la contradiction propre au langage, d’un dedans « fait » de dehors, telle qu’elle apparaît pour l’« infans » entrant dans la parole, et dans les réflexions de théoriciens de l’« inappartenance foncière du langage », pour – derrière l’évidence d’un usage de l’instrument de communication disponible – reconnaître, à travers pathologies langagières ou expériences communes, ce qui se joue dans le fait d’accéder, ou non, ou mal... à une parole posée, dans l’altérité langagière d’où elle procède, comme « à soi », c’est-à-dire d’envisager la parole dans sa dimension de question.