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Abstract
La ville n’est plus ; l’urbain ne cesse de croître. Cette crise, théorisée dès 1968 par Lefebvre dans le Droit à la ville n’est pas nouvelle. Toutefois, elle semble avoir pris, depuis les années 1980, période où fut votée la loi de décentralisation en France, et période de globalisation au niveau mondial, une dimension nouvelle. En effet, le citybranding, à travers une profusion de signes graphiques et narratifs, utilisés à la fois pour stabiliser la substance de la ville face à l’infiltration de l’urbain, et pour la rendre lisible et singulière dans un monde entré en coopétition généralisée, a paradoxalement mené cette dernière à une perte de sens (Lussault, 1997). En imposant une signification labellisée de la ville, excluant certaines zones, certaines lectures, les marketeurs, n’ont-ils pas enfermé les usagers dans le rôle de « lecteurs modèles » (Eco, 1985), rendant difficile, voire impossible, l’expérience de l’urbain ? Au fond, la crise de l’urbain ne serait-elle pas avant tout une crise de la signification ? Si tel est le cas, la dérive contemporaine ne posséderait-elle pas des potentialités intéressantes à explorer ?
城市已不复存在;城市在不断发展。列斐伏尔(Lefebvre)早在1968年就在《城市的权利》(the right to the city)一书中提出了这种危机的理论,但这并不新鲜。然而,自20世纪80年代法国通过权力下放法和全球全球化以来,它似乎呈现出了一个新的维度。citybranding。事实上,通过大量的图形符号和叙事,既用于稳定物质城面对城市渗透,并使世界中的一个奇特的可读性和于coopétition普遍化,反而完成了后者失去意义(Lussault, 1997)。通过强加城市的标签意义,排除某些区域,某些阅读,营销人员,他们不是把用户限制在“模范读者”的角色(Eco, 1985),使体验城市变得困难,如果不是不可能的话?从本质上说,城市的危机不首先是意义的危机吗?如果是这样的话,当代的漂移难道没有有趣的潜力有待探索吗?