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Abstract
La geographie de la colere abordee ici est celle du mouvement des « Gilets jaunes » installes sur les sites inhospitaliers des ronds-points. L’article qui repose sur une enquete menee pendant plusieurs mois sur celui du Rafour au nord-est de Grenoble (Isere) s’interesse a l’emergence de ces lieux de resistance aux nouvelles epreuves democratiques. Les Gilets jaunes qui rejettent toutes formes de hierarchie font du rond-point un nouvel espace public, lieu de debats, de dialogues et d’ecoute, qui se donne a voir depuis la route et ou l’on cherche autant a destituer les normes d’activite dominantes qu’a en instituer de nouvelles. On y parle redistribution des richesses ou democratie tandis que les actes de solidarite internes se multiplient. L’objet technique ainsi approprie fait office de « dispositif apprenant » qui invalide l’hypothese de « non lieu ». La transformation progressive du rond-point en « lieu » et celle de ses occupants en acteurs politiques dessinent une « geographie en actes », discontinue, faite d’agencements temporaires intenses. Elle oblige a depasser la notion de territoire pour celle de scene « associant a la fois un groupe de personnes qui bougent de place en place, les places sur lesquelles elles bougent et le mouvement lui-meme ». Elle necessite de s’interesser aux pratiques spatiales et aux interactions spatio-temporelles entre individus, et contribue a l’emergence d’une « geographie situationnelle » interessee a documenter et analyser ce qui « surgit ».