{"title":"Goethe, Madame de Staël et Venise. Autour du Voyage en Italie et de Corinne","authors":"M. Campanini","doi":"10.58282/colloques.6198","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le parcours que nous allons suivre se deroule entre Venise et l’Orient dalmate, en suivant un itineraire a la fois reel et fantasme, voire mythifie, qui relie deux imaginaires en resonance, celui de Goethe et celui de Madame de Stael. Avant d’arriver a leur rencontre « ideale », bien avant leur premiere rencontre reelle a Weimar en 1803, il nous faut remonter aux annees 1770, et nous deplacer a Venise, au point de contact entre l’Europe et l’Orient.Goethe, Madame de Stael et la decouverte des Balkans.En 1774 l’abbe Alberto Fortis, geographe et naturaliste qui avait explore la cote et l’arriere-pays dalmates, publie chez Alvise Milocco une relation de voyage. Traduit en francais et en anglais quatre ans plus tard, son Viaggio in Dalmazia est destine a avoir un role capital dans la decouverte et dans la diffusion de la connaissance – a cette epoque-la presque inexistante en Europe – du monde balkanique. Son deuxieme chapitre « Sur les mœurs et usages des Morlaques, appeles Montenegrins », s’attache a ce qu’il definit, dans sa dedicace au comte de Bute, comme une « apologie » de cette « nation ». Fortis se propose en effet de raconter « sincerement ce [qu’il a] observe de ses mœurs et de ses usages » et de rendre ainsi justice a un peuple communement percu, a partir de Voltaire, comme « feroce [et] inhumain1 ». Par-dela le souci de demonter les prejuges sur ce peuple et d’en eclairer les mœurs, ce chapitre a un merite litteraire : faire connaitre un chant populaire ecrit dans un","PeriodicalId":367232,"journal":{"name":"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-05-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6198","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le parcours que nous allons suivre se deroule entre Venise et l’Orient dalmate, en suivant un itineraire a la fois reel et fantasme, voire mythifie, qui relie deux imaginaires en resonance, celui de Goethe et celui de Madame de Stael. Avant d’arriver a leur rencontre « ideale », bien avant leur premiere rencontre reelle a Weimar en 1803, il nous faut remonter aux annees 1770, et nous deplacer a Venise, au point de contact entre l’Europe et l’Orient.Goethe, Madame de Stael et la decouverte des Balkans.En 1774 l’abbe Alberto Fortis, geographe et naturaliste qui avait explore la cote et l’arriere-pays dalmates, publie chez Alvise Milocco une relation de voyage. Traduit en francais et en anglais quatre ans plus tard, son Viaggio in Dalmazia est destine a avoir un role capital dans la decouverte et dans la diffusion de la connaissance – a cette epoque-la presque inexistante en Europe – du monde balkanique. Son deuxieme chapitre « Sur les mœurs et usages des Morlaques, appeles Montenegrins », s’attache a ce qu’il definit, dans sa dedicace au comte de Bute, comme une « apologie » de cette « nation ». Fortis se propose en effet de raconter « sincerement ce [qu’il a] observe de ses mœurs et de ses usages » et de rendre ainsi justice a un peuple communement percu, a partir de Voltaire, comme « feroce [et] inhumain1 ». Par-dela le souci de demonter les prejuges sur ce peuple et d’en eclairer les mœurs, ce chapitre a un merite litteraire : faire connaitre un chant populaire ecrit dans un
我们将沿着威尼斯和达尔马提亚东部之间的路线,沿着一条既真实又幻想的路线,甚至是神话的路线,这条路线将歌德和斯塔尔夫人这两个想象的共鸣联系在一起。在他们“理想”的会面之前,早在1803年他们第一次真正的会面在魏玛之前,我们必须回到18世纪70年代,并搬到威尼斯,欧洲和东方的接触点。歌德,斯塔尔夫人和巴尔干半岛的发现。1774年,地理学家和博物学家阿贝·阿尔贝托·富通(abbe Alberto Fortis)在阿尔维塞·米洛科(Alvise Milocco)的指导下,对达尔马提亚海岸和内陆进行了探索。四年后,他的《达尔马齐亚之旅》被翻译成法语和英语,注定要在发现和传播巴尔干世界的知识方面发挥重要作用——这在当时的欧洲几乎不存在。他的第二章“关于摩拉基人的习俗和习俗,称为黑山人”,坚持他在献给布特伯爵的献词中所定义的“对这个“国家”的“道歉”。事实上,富通打算“诚实地讲述[他]观察到的关于他的道德和习俗的事情”,从而为伏尔泰之后被普遍认为是“野蛮和不人道”的民族伸张正义。除了试图消除对这些人的偏见和阐明他们的习俗之外,这一章还有一个文学上的优点:让人们知道一首用英语写的流行歌曲