{"title":"Les soins aux personnes migrantes, aux «sans voix» - Nécessité d’une clinique transculturelle","authors":"Jean-Christophe Martin","doi":"10.24894/bf.2010.03010","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Début 2010 a été présenté Clinique de l’exil, dont la plupart des auteurs sont des collaborateurs/trices des associations Appartenances, oeuvrant en Suisse dans le domaine de la santé mentale des migrants. Suite à huit ans passés outremer au début de sa carrière, celui qui rédige ces lignes a été marqué par les défis de la relation thérapeutique avec des patients dont les cadres de références sont différents des nôtres, ceci d’autant plus qu’ils ont passé par de lourdes épreuves. Le journaliste Laurent Bonnard a eu ce commentaire lors de la présentation: «J’ai trouvé cette lecture d’un très grand intérêt mais en suis sorti furieux – contre moi-même – de ne pas mieux me souvenir que ces choses existent». En réalité, il ne va pas de soi de faire face quotidiennement au fait que beaucoup des personnes «échouées» dans nos pays, par la force des courants qui les ont ballottées et leurs tentatives de s’en sortir, ont vécu des trajectoires aussi dramatiques. Qu’elles ont passé souvent par des violences majeures, torture, viol, deuils liés à la guerre, déstructurations familiales et sociales. On est pris par l’envie de ne pas en entendre plus. On peut survivre à ces atrocités, les personnes qui consultent le démontrent, mais comment survit-on?","PeriodicalId":263926,"journal":{"name":"Bioethica Forum","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Bioethica Forum","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.24894/bf.2010.03010","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Début 2010 a été présenté Clinique de l’exil, dont la plupart des auteurs sont des collaborateurs/trices des associations Appartenances, oeuvrant en Suisse dans le domaine de la santé mentale des migrants. Suite à huit ans passés outremer au début de sa carrière, celui qui rédige ces lignes a été marqué par les défis de la relation thérapeutique avec des patients dont les cadres de références sont différents des nôtres, ceci d’autant plus qu’ils ont passé par de lourdes épreuves. Le journaliste Laurent Bonnard a eu ce commentaire lors de la présentation: «J’ai trouvé cette lecture d’un très grand intérêt mais en suis sorti furieux – contre moi-même – de ne pas mieux me souvenir que ces choses existent». En réalité, il ne va pas de soi de faire face quotidiennement au fait que beaucoup des personnes «échouées» dans nos pays, par la force des courants qui les ont ballottées et leurs tentatives de s’en sortir, ont vécu des trajectoires aussi dramatiques. Qu’elles ont passé souvent par des violences majeures, torture, viol, deuils liés à la guerre, déstructurations familiales et sociales. On est pris par l’envie de ne pas en entendre plus. On peut survivre à ces atrocités, les personnes qui consultent le démontrent, mais comment survit-on?
2010年初,《流亡诊所》(Clinique de l ' exile)出版,其大部分作者是在瑞士从事移民心理健康领域工作的协会成员。在他职业生涯的早期,他在国外度过了8年,他的特点是与那些参考框架与我们不同的病人的治疗关系所面临的挑战,特别是因为他们经历了沉重的考验。记者劳伦特·波纳尔(Laurent Bonnard)在演讲中评论道:“我发现这篇文章非常有趣,但我对自己感到愤怒,因为我没有更好地记住这些东西的存在。”事实上,我们每天都要面对这样一个事实,即许多在我们国家“搁浅”的人,由于水流的力量和他们试图摆脱困境的努力,经历了如此戏剧性的轨迹,这并非不言而喻。他们经常经历严重的暴力、酷刑、强奸、战争丧亲、家庭和社会崩溃。我们被一种不想再听到的欲望所吸引。我们可以从这些暴行中幸存下来,咨询的人证明了这一点,但我们如何生存呢?