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Abstract
Cet article prend pour point de depart une polemique developpee au sein de la gauche radicale (groupes extra-parlementaires, collectifs autonomes) autour de la « Marche pour la dignite et contre le racisme » organisee le 31 octobre 2015 a Paris par des personnalites et organisations antiracistes non institutionnelles. Dans ce cadre, nous analysons plus particulierement les contrediscours emanant de groupes anarchistes et communistes revolutionnaires opposes a cette manifestation. Inscrit en analyse du discours, notre travail etudie les enjeux de l’argumentation a premiere vue paradoxale de ces groupes qui, sans forcement se definir comme antiracistes, mais engages contre toute forme d’oppression, s’attaquent ici a une initiative visant a combattre l’oppression raciste. Nous nous interessons a deux traits definitoires du polemique selon Amossy (2014) : la polarisation, a travers la designation des acteurs de la polemique, et la dichotomisation, a travers les usages et definitions de certaines categories ideologiques (« race », « racialisme », « identitarisme »).