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Abstract
Cet article est la continuation des reflexions presentees dans le cadre de la rencontre du « groupe de Strasbourg » en 2015 a propos du megalithisme ethiopien et voudrait approfondir la question des relations entre la notion de democratie primitive et le concept de classe aristocratique developpe par A. Jensen (1936). La comprehension de ces questions necessite que l’on explicite un certain nombre de concepts anthropologiques theoriques relevant du politique, notamment celui de democratie primitive propose par Alain Testart. Le monumentalisme funeraire konso ne peut se comprendre que dans le cadre d’une certaine hierarchisation de la societe qui repose sur des prerogatives guerrieres ou religieuses, dominantes selon les circonstances historiques. On distingue les pierres dressees sur les places des villages des tombes avec statues de bois, les waaka, qui concernent soit des guerriers renommes faisant figure de heros, soit des poqolla, actuellement chefs religieux ecartes du metier des armes. La monographie d’A. Jensen (1936) pose neanmoins un probleme d’interpretation difficile car elle presente les poqolla comme formant une aristocratie tirant sa legitimite de ses prouesses guerrieres et de ses fonctions religieuses, ce qui parait en contradiction avec la situation actuelle et le concept de democratie primitive. Deux populations de langue omotique, les Gamo et les Jem, permettent d’elargir le debat. Sur une base cladistique est proposee une structure dynamique des societes considerees reposant sur dix pas de transformation. Cette structure debouche au plan historique sur une correlation possible entre la hierarchisation observee par A. Jensen chez les Konso et le developpement de l’esclavage de traite. Cette proposition theorique est compatible avec l’anthropologie sociale des populations locales et africaines et du contexte historique recent.