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Abstract
Dans la region de Yamagata, huit temples organisent des « mariages des tenebres » (meikon, 冥婚). Une coutume veut que les familles ayant perdu un enfant (fille ou garcon) le marient post-mortem s'il est mort celibataire. Cette coutume dont l’existence n’est attestee, de facon mysterieuse, que dans une minuscule circonscription du nord du Japon date probablement de la fin du xixe siecle. Elle prend la forme d'images votives – dessins ou collages representant le-la defunt-e en compagnie d'un-e epoux-se imaginaire. Appelees mukasari ema (ムカサリ絵馬), ces images sont deposees au temple lors d’une ceremonie de commemoration effectuee dans le bâtiment consacre aux prieres pour les morts. Elle permet a la famille d’un-e mort-e de lui « offrir » un-e partenaire dans l’autre monde. Ces images sont realisees par les proches du mort quand la famille est pauvre, mais si elle en a les moyens il arrive qu'elle fasse appel a une artiste pour dessiner le mukasari ema, suivant un procede proche de la necromancie. Ma recherche s’appuie d’une part sur la recension et l’analyse iconographique des mukasari ema du temple Jakusho. D’autre part sur un entretien semi-dirige de type biographique avec une artiste specialisee dans ces images : une onna-kama, medium chargee de demander a la personne defunte quel genre de conjoint lui apporterait le bonheur. Comment fait-elle pour entrer en contact avec lui ou elle ?