{"title":"Un paradigme de l’âme. Symbolique et esthétique du paysage hivernal dans La Nouvelle Héloïse, Werther et Ortis","authors":"C. Ricci","doi":"10.58282/colloques.6194","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Les jardins, les paysages et tout element naturel jouent, dans la Nouvelle Heloise de Rousseau, Die Leiden des jungenWerthers de Goethe et Ultime lettere di Jacopo Ortis de Foscolo, un role majeur comme dans la plupart des productions litteraires du tournant des Lumieres. Le paysage, notamment, est appele a symboliser les etats d’âme du personnage et a devenir, selon la formule de Michel Baridon : « le receptacle des emotions de l’homme sensible1 ». Or, si nous avons choisi de porter notre attention sur le paysage hivernal et sur son caractere menacant et mortifere, c’est qu’il semble etre appele a symboliser, dans le cadre du roman epistolaire, ce qu’etait, dans la litterature classique, le renversement du locus amœnus : c’est-a-dire un locus horridus. Dans un premier temps, nous expliciterons la pertinence de l’usage de ces termes traditionnels dans les romans epistolaires du dix-huitieme siecle et, ensuite, nous nous concentrerons sur la representation des paysages hivernaux. Nous montrerons que ceux-ci sont sujets a une sublimation et qu’ils symbolisent aussi la composante narcissique de la passion amoureuse du personnage et sa « volonte d’interioriser l’autre, d’introjecter ce qui est dehors, de le detruire d’abord pour le spiritualiser ou le sublimer ensuite2 ». Fonction dramatique du paysage estival et du paysage hivernal Dans la litterature medievale et la litterature classique le locus amœnus et le locus horridus sont des lieux qui transposent le domaine physique et","PeriodicalId":367232,"journal":{"name":"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes","volume":"7 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-06-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Goethe, le mythe et la science. Regards croisés dans les littératures européennes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6194","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Les jardins, les paysages et tout element naturel jouent, dans la Nouvelle Heloise de Rousseau, Die Leiden des jungenWerthers de Goethe et Ultime lettere di Jacopo Ortis de Foscolo, un role majeur comme dans la plupart des productions litteraires du tournant des Lumieres. Le paysage, notamment, est appele a symboliser les etats d’âme du personnage et a devenir, selon la formule de Michel Baridon : « le receptacle des emotions de l’homme sensible1 ». Or, si nous avons choisi de porter notre attention sur le paysage hivernal et sur son caractere menacant et mortifere, c’est qu’il semble etre appele a symboliser, dans le cadre du roman epistolaire, ce qu’etait, dans la litterature classique, le renversement du locus amœnus : c’est-a-dire un locus horridus. Dans un premier temps, nous expliciterons la pertinence de l’usage de ces termes traditionnels dans les romans epistolaires du dix-huitieme siecle et, ensuite, nous nous concentrerons sur la representation des paysages hivernaux. Nous montrerons que ceux-ci sont sujets a une sublimation et qu’ils symbolisent aussi la composante narcissique de la passion amoureuse du personnage et sa « volonte d’interioriser l’autre, d’introjecter ce qui est dehors, de le detruire d’abord pour le spiritualiser ou le sublimer ensuite2 ». Fonction dramatique du paysage estival et du paysage hivernal Dans la litterature medievale et la litterature classique le locus amœnus et le locus horridus sont des lieux qui transposent le domaine physique et