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Abstract
Les premiers échanges entre l’Afrique subsaharienne et les côtes méditerranéennes datent approximativement de 1000 av. J.-C. Ce n’est qu’après l’introduction de dromadaires en Tripolitaine au premier siècle av. JC que les échanges s’intensifient et se métamorphosent en un commerce transsaharien, structuré vers le 8e siècle, qui atteindra son apogée au 15-16e siècle de notre ère avant de décliner progressivement à l’arrivée des transports motorisés (Boahen, 1962). Du port mauritanien de Nouadhibou à l’ouest jusqu’à l’Égypte et Port-Soudan à l’est, de Lagos à Misrata et Tripoli, les marchandises circulent continuellement d’oasis en points de ravitaillements. Si la composition de ces flux et les itinéraires empruntés ont évolué au fil des siècles, leur centralité dans la détermination des statuts sociaux et des rapports inter et intratribaux demeure, et ce, bien au-delà des frontières dessinées en leur temps par les forces coloniales. Ces flux et échanges ont ainsi créé une culture commerciale commune, des liens sociaux et des interdépendances à la fois économiques et politiques dans une très large mosaïque d’ethnies et de tribus subsahariennes. Les trafics licites et illicites doivent être considérés comme des « forces modélisatrices ou structurantes d’ensembles politiques » dans ces