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Abstract
Marie de l’Incarnation est l’auteure d’une importante correspondance dont il ne reste aujourd’hui que quelques centaines de lettres. A cote du dialogue qu’elle y noue avec ses correspondants de France et de Nouvelle‑France, l’Ursuline poursuit, inlassablement, une conversation interieure, faite d’oraisons et de prieres a Dieu. Cet echange est un lieu de secrets, un espace qui se dit mal, s’ecrit encore moins, mais dont son fils et d’autres sollicitent pourtant le recit. Ses lecteurs assistent alors a une autre conversation, toujours recommencee, avec le « Verbe eternel ». Cet Autre habite toutes les lettres et fait, insensiblement, de tout lecteur un tiers, spectateur et temoin du mystere. Ce faisant, Marie de l’Incarnation familiarise chacun de ses correspondants avec l’experience mystique, utilisant l’espace de la lettre pour ouvrir a un autre dialogue, ou il n’y aurait plus ni epistoliere ni destinataire.