{"title":"« Fanthéories de Harry Potter : part de l’auteur, part des lecteurs »","authors":"A. Besson","doi":"10.58282/colloques.4821","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’ampleur du succes rencontre par le cycle des Harry Potter de J.K. Rowling en fait a elle seule un terrain de premier choix pour les theories de fans (dont cet article ne pretend nullement proposer ni evaluation ni presentation exhaustive). Il se trouve egalement que l’effet du temps (la publication du premier Harry Potter datant de 1998) a produit de tres interessants effets dans l’equilibre des pouvoirs entre autrice et lecteurs, qui n’a cesse de se reconfigurer – Harry Potter presente donc aussi un cas, largement inedit dans ses manifestations specifiques, de partage contemporain de l’autorite sur les prolongements possibles d’une narration.En simplifiant un peu les choses pour davantage de clarte, on peut distinguer un « pendant » et un « apres » Harry Potter, que cet article developpera successivement1. Le « pendant » correspond au temps de parution de l’heptalogie et de premiere diffusion des films sur grand ecran – soit une duree qui s’etend sur plus de dix ans deja, 1998‑2011, si l’on tient compte du double public originel de ce cycle multimediatique2. Cette premiere etape permettra de decrire un fonctionnement qu’on peut estimer exemplaire des lectures faniques en regime seriel : entre les episodes, et stimules par ceux‑ci, les consommateurs passionnes emettent des hypotheses, en discutent, les soumettent a l’approbation du groupe – et puis l’auteur (ici, l’autrice) donne la « bonne » reponse, stabilisant un etat du texte qui integre donc le « canon », et ainsi de s","PeriodicalId":170102,"journal":{"name":"Premier symposium de critique policière. Autour de Pierre Bayard","volume":"20 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2017-11-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Premier symposium de critique policière. Autour de Pierre Bayard","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.4821","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’ampleur du succes rencontre par le cycle des Harry Potter de J.K. Rowling en fait a elle seule un terrain de premier choix pour les theories de fans (dont cet article ne pretend nullement proposer ni evaluation ni presentation exhaustive). Il se trouve egalement que l’effet du temps (la publication du premier Harry Potter datant de 1998) a produit de tres interessants effets dans l’equilibre des pouvoirs entre autrice et lecteurs, qui n’a cesse de se reconfigurer – Harry Potter presente donc aussi un cas, largement inedit dans ses manifestations specifiques, de partage contemporain de l’autorite sur les prolongements possibles d’une narration.En simplifiant un peu les choses pour davantage de clarte, on peut distinguer un « pendant » et un « apres » Harry Potter, que cet article developpera successivement1. Le « pendant » correspond au temps de parution de l’heptalogie et de premiere diffusion des films sur grand ecran – soit une duree qui s’etend sur plus de dix ans deja, 1998‑2011, si l’on tient compte du double public originel de ce cycle multimediatique2. Cette premiere etape permettra de decrire un fonctionnement qu’on peut estimer exemplaire des lectures faniques en regime seriel : entre les episodes, et stimules par ceux‑ci, les consommateurs passionnes emettent des hypotheses, en discutent, les soumettent a l’approbation du groupe – et puis l’auteur (ici, l’autrice) donne la « bonne » reponse, stabilisant un etat du texte qui integre donc le « canon », et ainsi de s