{"title":"Yasujirō Ozu, du plan d’objet à la “nature sous vide”","authors":"Marianne Decambiaire","doi":"10.4000/LCC.4250","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Plusieurs theoriciens ont eu recours a l’expression de « plans vides » pour qualifier un certain type d’images dans le cinema de Yasujirō Ozu, sans etablir de distinction claire entre le plan d’objet, le paysage et la nature morte. Dans cet article, nous chercherons a interroger la vacuite toute paradoxale dont cette hesitation lexicale semble constituer la preuve. Reprenant la these de Gerard Wajcman dans L’Objet du siecle, il s’agira pour nous de montrer en quoi le vide, chez Ozu, est toujours aussi une question d’objet. En effet, si les divers objets que l’on rencontre dans ses films ne font plus sens en tant que decor, a l’inverse, ils sont « fourres d’inutilite, de vide ». Cette degradation de l’objet sera finalement rapprochee de la figure de la nature morte pour donner lieu a l’etablissement d’une nouvelle modalite de la nature morte metamorphosee par le cinema, la « nature sous vide ».","PeriodicalId":181485,"journal":{"name":"Chantiers de la Création","volume":"23 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Chantiers de la Création","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/LCC.4250","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Plusieurs theoriciens ont eu recours a l’expression de « plans vides » pour qualifier un certain type d’images dans le cinema de Yasujirō Ozu, sans etablir de distinction claire entre le plan d’objet, le paysage et la nature morte. Dans cet article, nous chercherons a interroger la vacuite toute paradoxale dont cette hesitation lexicale semble constituer la preuve. Reprenant la these de Gerard Wajcman dans L’Objet du siecle, il s’agira pour nous de montrer en quoi le vide, chez Ozu, est toujours aussi une question d’objet. En effet, si les divers objets que l’on rencontre dans ses films ne font plus sens en tant que decor, a l’inverse, ils sont « fourres d’inutilite, de vide ». Cette degradation de l’objet sera finalement rapprochee de la figure de la nature morte pour donner lieu a l’etablissement d’une nouvelle modalite de la nature morte metamorphosee par le cinema, la « nature sous vide ».