{"title":"CARICATURE ET IDEAL AU XIXe SIECLE : LE CLUB DES ECRIVAINS-JOURNALISTES","authors":"Nikol Dziub","doi":"10.11606/issn.2316-3976.v4i8p6-19","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’écrivain-journaliste romantique se trouve dans une position ambiguë et inconfortable, puisqu’il doit satisfaire aux exigences de la presse sans trahir son Idéal littéraire. Consécutivement à l’ « industrialisation de la littérature » (Sainte-Beuve), l’ « obésité » (Gautier) aussi bien verbale que physique devient la norme chez les écrivains (souvent feuilletonistes) en proie à la démesure.Pour concilier l’inconciliable, le journalisme et la littérature, plusieurs voies se signalent : la caricature – mais elle est toujours à double-tranchant, le caricaturiste courant le risque d’être caricaturé, et l’Idéal étant tourné en dérision comme le ridicule ; les dîners d’écrivains – mais ils sont plus propices à la réflexion qu’à la création ; le voyage – mais le feuilleton viatique empêche l’écrivain de se libérer entièrement du joug éditorial, et la quête de la matière journalistique fait concurrence à la recherche des motifs poétiques ; l’ironie – mais elle n’est qu’un remède palliatif. Restent les drogues, qui permettent, le temps du moins d’une vision ou d’une hallucination, de se déprendre des contingences matérielles et de répondre aux demandes de l’esprit poétique et de l’âme musicienne.","PeriodicalId":184667,"journal":{"name":"Non Plus","volume":"3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-02-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Non Plus","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.11606/issn.2316-3976.v4i8p6-19","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’écrivain-journaliste romantique se trouve dans une position ambiguë et inconfortable, puisqu’il doit satisfaire aux exigences de la presse sans trahir son Idéal littéraire. Consécutivement à l’ « industrialisation de la littérature » (Sainte-Beuve), l’ « obésité » (Gautier) aussi bien verbale que physique devient la norme chez les écrivains (souvent feuilletonistes) en proie à la démesure.Pour concilier l’inconciliable, le journalisme et la littérature, plusieurs voies se signalent : la caricature – mais elle est toujours à double-tranchant, le caricaturiste courant le risque d’être caricaturé, et l’Idéal étant tourné en dérision comme le ridicule ; les dîners d’écrivains – mais ils sont plus propices à la réflexion qu’à la création ; le voyage – mais le feuilleton viatique empêche l’écrivain de se libérer entièrement du joug éditorial, et la quête de la matière journalistique fait concurrence à la recherche des motifs poétiques ; l’ironie – mais elle n’est qu’un remède palliatif. Restent les drogues, qui permettent, le temps du moins d’une vision ou d’une hallucination, de se déprendre des contingences matérielles et de répondre aux demandes de l’esprit poétique et de l’âme musicienne.