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Abstract
A la memoire d’Idolina Landolfi et de Mario FuscoEvoquer Tommaso Landolfi, c’est souvent formuler un regret : celui que son œuvre ne soit pas davantage connue, en Italie et meme hors de ses frontieres. Partageant nous-meme ce regret, nous soulignerons ici la similitude entre les recits de fiction metalitteraires de Landolfi et ceux de Borges. Mais avant d’expliquer les raisons de ce rapprochement et de nous pencher sur l’analogie entre La deesse aveugle ou voyante (traduite en annexe) et Pierre Menard auteur du Quichotte, nous dresserons un rapide portrait de l’ecrivain italien1.Ne en 1908 dans une famille aristocratique du sud de l’Italie, Landolfi grandit dans le manoir familial de Pico Farnese (Latium) qui restera toute sa vie un lieu central pour lui. A travers ses recits de fiction, puis egalement dans des livres autobiographiques, Landolfi joue sur son image d’aristocrate desœuvre, tantot dandy sans le sou, hobereau de province ou amateur de casinos. Il passe son enfance et son adolescence entre Pico, Rome, et divers colleges ou lycees d’Italie (dont le college Cicognini de Prato qui avait accueilli d’Annunzio) jusqu’a des etudes de Lettres a Florence. Sa passion precoce pour la litterature et les langues etrangeres l’amenent a soutenir une these sur la poetesse russe Anna Achmatova en 1932. Le choix est excentrique : il est alors tres rare de travailler sur un auteur encore vivant, et l’universite florentine ne compte aucun specialiste de russe. Landolfi commence aussi