{"title":"Le fragment de L. Cincius (Festus p. 276 L) et le commandement des armées du Latium","authors":"P. Sánchez","doi":"10.3406/ccgg.2014.1812","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"De nombreux Modernes, persuadés que la tradition annalistique avait considérablement exagéré la puissance de Rome dans le Latium au Ve et au IVe siècle av. J.-C., ont cru trouver dans un célèbre fragment de l’antiquaire Lucius Cincius la preuve qu’à cette époque, Rome exerçait le commandement militaire à tour de rôle ou en alternance avec les cités membres de la Ligue latine ; certains en ont conclu que Rome faisait elle-même partie de cette ligue ; d’autres ont déduit de ce passage que les généraux nommés par Rome étaient des magistrats «latins » ou «fédéraux » , distincts des magistrats traditionnels de la République romaine. Une analyse lexicale, grammaticale et institutionnelle du passage montre qu’en réalité, Cincius donne les mêmes informations que la tradition annalistique : d’après lui, Rome ne faisait pas partie de la Ligue latine et lorsque les deux alliés combattaient ensemble au nom du foedus Cassianum, c’étaient toujours les Romains qui dirigeaient les opérations militaires. Le commandement des armées alliées était confié à un magistrat romain, préteur/ consul, tribun militaire ou dictateur, nommé selon les procédures habituelles : avant de quitter Rome, il prenait les auspices sur le Capitole afin d’obtenir des dieux la confirmation des pouvoirs militaires qui lui avaient été conférés par les instances compétentes, et il était salué du titre de praetor par les armées latines à la porte de la Ville.","PeriodicalId":170604,"journal":{"name":"Cahiers du Centre Gustave Glotz","volume":"2011 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"3","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers du Centre Gustave Glotz","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/ccgg.2014.1812","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
De nombreux Modernes, persuadés que la tradition annalistique avait considérablement exagéré la puissance de Rome dans le Latium au Ve et au IVe siècle av. J.-C., ont cru trouver dans un célèbre fragment de l’antiquaire Lucius Cincius la preuve qu’à cette époque, Rome exerçait le commandement militaire à tour de rôle ou en alternance avec les cités membres de la Ligue latine ; certains en ont conclu que Rome faisait elle-même partie de cette ligue ; d’autres ont déduit de ce passage que les généraux nommés par Rome étaient des magistrats «latins » ou «fédéraux » , distincts des magistrats traditionnels de la République romaine. Une analyse lexicale, grammaticale et institutionnelle du passage montre qu’en réalité, Cincius donne les mêmes informations que la tradition annalistique : d’après lui, Rome ne faisait pas partie de la Ligue latine et lorsque les deux alliés combattaient ensemble au nom du foedus Cassianum, c’étaient toujours les Romains qui dirigeaient les opérations militaires. Le commandement des armées alliées était confié à un magistrat romain, préteur/ consul, tribun militaire ou dictateur, nommé selon les procédures habituelles : avant de quitter Rome, il prenait les auspices sur le Capitole afin d’obtenir des dieux la confirmation des pouvoirs militaires qui lui avaient été conférés par les instances compétentes, et il était salué du titre de praetor par les armées latines à la porte de la Ville.