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Abstract
L’obsolescence programmee n’est pas nee avec les nouvelles technologies. Elle est consubstantielle de l’economie de marche. Le processus a toutefois pris de l’ampleur ces vingt dernieres annees a la suite de l’apparition d’une conscience ecologique et de la mondialisation. La passivite de la communaute internationale peut sembler etonnante puisqu’a l’exception d’une convention sans impact reel, aucun texte ne vise l’obsolescence programmee. Seule l’Union europeenne semble prendre le probleme a bras le corps par des textes visant a reguler sous l’angle environnemental, mais d’aucuns s’interrogent si l’ilot europeen pourra contrebalancer les efforts conjugues d’Etats protectionnistes dont les choix economiques sont prioritaires sur toute autre consideration Quant aux Etats emergents, ils ne disposent pas de leviers puissants pour peser sur ce paradigme qui risque de perdurer.Les efforts pour lutter contre les nuisances du phenomene sont essentiellement a rechercher au sein de certains Etats pionniers (Belgique, Pays-Bas,). Le resultat est tres mitige : face a des societes, souvent basees a l’etranger qui evoquent le secret des affaires ou la protection de leurs brevets, les lois ne prevoient aucune procedure de controle a priori. Les lourdes procedures necessaires pour sanctionner ce phenomene accroissent encore la fracture numerique. L’echappatoire pourrait venir des fabricants eux- memes. Garantir une plus longue vie de leurs appareils constitue parfois un outil marketing puissant. Mais la situation ne sera profondement modifiee que si le consommateur prend pleinement conscience qu’une amelioration technologique, parfois a la marge, ne necessite pas le remplacement systematique de produits.