{"title":"Quelle présence des écrivains contemporains sur la scène politique ? Édouard Louis - Michel Houellebecq – Inculte","authors":"Marie-Laure Rossi, C. Present","doi":"10.58282/colloques.4620","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Affirmer que la litterature contemporaine, celle que l’on designe comme telle a partir des annees 1980, n’est plus engagee releve aujourd’hui du lieu commun. Pour des raisons a la fois historiques, ideologiques et esthetiques, l’engagement, tel qu’il s’est incarne en la personne de Jean-Paul Sartre jusque dans les annees 1970, a ete profondement remis en cause par les ecrivains qui se sont affirmes dans les trente a quarante annees qui viennent de s’ecouler. Pour cette raison, l’epoque a ete dominee par la critique recurrente selon laquelle la litterature se serait detournee des preoccupations politiques, sociales et collectives pour devenir narcissique, voire nombriliste. Cependant, des universitaires de plus en plus nombreux ont mis en evidence l’idee que la question politique est loin d’avoir deserte les creations litteraires contemporaines et qu’elle continue a etre travaillee dans les œuvres proprement dites des ecrivains plutot que par des interventions directes dans l’espace public. Selon Dominique Viart, bon nombre de recits de Francois Bon, d’Annie Ernaux, de Pierre Michon ou de Didier Daeninckx sont des « fictions critiques » qui, par leur facture-meme, offrent aux lecteurs la possibilite d’une « appropriation critique de l’experience »1, revelant ses enjeux sociaux, voire anthropologiques. Ainsi, la figure de l’ecrivain engage aurait disparu au profit de celle de l’ecrivain « implique »2, selon les termes de Bruno Blanckeman, dont le regard politique ne se construi","PeriodicalId":366278,"journal":{"name":"Auteurs en scènes. Lieux et régimes de visibilité des écrivains contemporains","volume":"232 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2017-05-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Auteurs en scènes. Lieux et régimes de visibilité des écrivains contemporains","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.4620","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Affirmer que la litterature contemporaine, celle que l’on designe comme telle a partir des annees 1980, n’est plus engagee releve aujourd’hui du lieu commun. Pour des raisons a la fois historiques, ideologiques et esthetiques, l’engagement, tel qu’il s’est incarne en la personne de Jean-Paul Sartre jusque dans les annees 1970, a ete profondement remis en cause par les ecrivains qui se sont affirmes dans les trente a quarante annees qui viennent de s’ecouler. Pour cette raison, l’epoque a ete dominee par la critique recurrente selon laquelle la litterature se serait detournee des preoccupations politiques, sociales et collectives pour devenir narcissique, voire nombriliste. Cependant, des universitaires de plus en plus nombreux ont mis en evidence l’idee que la question politique est loin d’avoir deserte les creations litteraires contemporaines et qu’elle continue a etre travaillee dans les œuvres proprement dites des ecrivains plutot que par des interventions directes dans l’espace public. Selon Dominique Viart, bon nombre de recits de Francois Bon, d’Annie Ernaux, de Pierre Michon ou de Didier Daeninckx sont des « fictions critiques » qui, par leur facture-meme, offrent aux lecteurs la possibilite d’une « appropriation critique de l’experience »1, revelant ses enjeux sociaux, voire anthropologiques. Ainsi, la figure de l’ecrivain engage aurait disparu au profit de celle de l’ecrivain « implique »2, selon les termes de Bruno Blanckeman, dont le regard politique ne se construi