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Abstract
1. Du tourisme en histoireEn quoi le tourisme participerait-il du savoir et, a vrai dire, pourquoi convoquer le tourisme dans une reflexion sur les tombeaux qu’appellent les fins de la litterature ? Ces deux questions pourraient se reduire a une hypothese de captatio : puisque le tourisme participe – au moins en theorie – du savoir historique, il peut etre un vehicule par lequel on peut etre ramene a la question de l’histoire litteraire. Il y a deux facons de connaitre un ailleurs, temporel et spatial : a travers les documents qui y renvoient, ou bien en se rendant sur les lieux. Quelque temps qu’on s’octroie a approfondir, par une voie ou l’autre, la connaissance de ce double ailleurs, on se trouve demuni devant l’etendue immense a recouvrir et par la profondeur temporelle insondable : il faut inventer des voies d’acces au passe et a l’ailleurs. Les documents historiques, amasses au fil du temps, peuvent etre integres a une histoire, mais ils presentent le desavantage d’offrir une suite de visions deja toutes faites ; aussi faut-il s’en mefier. La visite sur place contourne cet obstacle, mais, en revanche, perd de vue la majorite des donnees que l’historien aura reunies en empruntant la premiere voie d’acces historique. En gros – et je souligne : en gros! –, on peut dire que l’histoire quantitative a emprunte, dans ses recherches, la premiere voie ; l’histoire litteraire ne s’y est pas ralliee sinon tout recemment, avec par exemple l’ouvrage de Franco Moretti, Graphs, Maps,