{"title":"Essai de sociobiograhie du citoyen-combattant parisien de la Seconde République","authors":"L. Hincker","doi":"10.4000/ch.211","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"On connait bien les populations insurgees a Paris au XIXe siecle, beaucoup moins les personnes qui les composent. Cet article expose les premiers resultats d'une recherche portant sur les participants des journees revolutionnaires parisiennes de la Seconde Republique, qualifies tour a tour de \" combattants \", d'\" insurges \" et de \" victimes \" dans le cadre des differentes procedures juridiques et administratives mises en place au lendemain des evenements. Cette enquete propose de reflechir sur ce qui distingue et rapproche quatre grands profils socio-politiques de citoyen-combattant — hommes politiques, delegues ouvriers, bourgeois a capacites et commercants, homme du peuple — dans leur rapport a l'evenement, la justice, la famille, le corps, la politique, selon une methode quasi ethnologique. La notion de \" scene \" sert ici a decrire les relations inter-individuelles qui se developpent dans le cadre des procedures entre l'impetrant et son entourage — sa famille notamment —,ainsi qu'a specifier le face a face entre le citoyen-combattant et l'administration. La notion de \" monde \", qui articule l'appartenance et les aspirations, sert a traduire la temporalite, la culture des armes, l'espace revolutionnaire du politique, l'horizon socio-symbolique du bonheur, qui caracterisent les experiences des citoyens-combattants de la Seconde Republique. La cas d'une famille d'ouvriers parisiens, les Chaudesaigues, montre comment l'apprentissage de la citoyennete au XIXe siecle s'est accompagne de l'apprentissage corollaire de l'illegitimite du citoyen-combattant des journees revolutionnaires.","PeriodicalId":201470,"journal":{"name":"Cahiers d’histoire.","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2000-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers d’histoire.","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/ch.211","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
On connait bien les populations insurgees a Paris au XIXe siecle, beaucoup moins les personnes qui les composent. Cet article expose les premiers resultats d'une recherche portant sur les participants des journees revolutionnaires parisiennes de la Seconde Republique, qualifies tour a tour de " combattants ", d'" insurges " et de " victimes " dans le cadre des differentes procedures juridiques et administratives mises en place au lendemain des evenements. Cette enquete propose de reflechir sur ce qui distingue et rapproche quatre grands profils socio-politiques de citoyen-combattant — hommes politiques, delegues ouvriers, bourgeois a capacites et commercants, homme du peuple — dans leur rapport a l'evenement, la justice, la famille, le corps, la politique, selon une methode quasi ethnologique. La notion de " scene " sert ici a decrire les relations inter-individuelles qui se developpent dans le cadre des procedures entre l'impetrant et son entourage — sa famille notamment —,ainsi qu'a specifier le face a face entre le citoyen-combattant et l'administration. La notion de " monde ", qui articule l'appartenance et les aspirations, sert a traduire la temporalite, la culture des armes, l'espace revolutionnaire du politique, l'horizon socio-symbolique du bonheur, qui caracterisent les experiences des citoyens-combattants de la Seconde Republique. La cas d'une famille d'ouvriers parisiens, les Chaudesaigues, montre comment l'apprentissage de la citoyennete au XIXe siecle s'est accompagne de l'apprentissage corollaire de l'illegitimite du citoyen-combattant des journees revolutionnaires.