{"title":"Du swing dans l’Éternité. Remarques sur l’auto-attribution","authors":"S. Rabau","doi":"10.58282/lht.1779","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Aucun auteur n’a ete maltraite pendant la redaction de cet article.En devenant l’auteur du Quichotte, Pierre Menard a vecu une experience dont la banalite est a ce jour passee inapercue. Une lecture attentive d’autres textes de Jorge Luis Borges suffit pourtant a remarquer qu’il n’y a rien de bien etonnant a son aventure, qui n’en est d’ailleurs pas une : Menard n’est pas devenu l’auteur du Quichotte et n’a pas eu besoin de l’ecrire, pour la simple raison qu’il en est deja l’auteur, comme vous (c’est votre probleme) et moi (c’est plus interessant). La chose est ecrite en toutes lettres, notamment dans ce passage bien connu de « L’Immortel » :(…) un plazo infinito le ocurren a todo hombre todas las cosas. Por sus pasadas o futuras virtudes, todo hombre es acreedor a toda bondad, pero tambien a toda traicion, por sus infamias del pasado o del porvenir. (…) No hay meritos morales o intelectuales. Homero compuso la Odisea; postulado un plazo infinito, con infinitas circunstancias y cambios, lo imposible es no componer, siquiera una vez, la Odisea. Nadie es alguien, un solo hombre inmortal es todos los hombres. Como Cornelio Agrippa, soy dios, soy heroe, soy filosofo, soy demonio y soy mundo, lo cual es una fatigosa manera de decir que no soy1.(…) en un temps infini, toute chose arrive a tout homme. Par ses vertus passees ou futures, tout homme merite toute bonte ; mais egalement toute trahison par ses infamies du passe et de l’avenir. (…) Il n’y a pas de merites moraux ou intelle","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"130 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/lht.1779","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Aucun auteur n’a ete maltraite pendant la redaction de cet article.En devenant l’auteur du Quichotte, Pierre Menard a vecu une experience dont la banalite est a ce jour passee inapercue. Une lecture attentive d’autres textes de Jorge Luis Borges suffit pourtant a remarquer qu’il n’y a rien de bien etonnant a son aventure, qui n’en est d’ailleurs pas une : Menard n’est pas devenu l’auteur du Quichotte et n’a pas eu besoin de l’ecrire, pour la simple raison qu’il en est deja l’auteur, comme vous (c’est votre probleme) et moi (c’est plus interessant). La chose est ecrite en toutes lettres, notamment dans ce passage bien connu de « L’Immortel » :(…) un plazo infinito le ocurren a todo hombre todas las cosas. Por sus pasadas o futuras virtudes, todo hombre es acreedor a toda bondad, pero tambien a toda traicion, por sus infamias del pasado o del porvenir. (…) No hay meritos morales o intelectuales. Homero compuso la Odisea; postulado un plazo infinito, con infinitas circunstancias y cambios, lo imposible es no componer, siquiera una vez, la Odisea. Nadie es alguien, un solo hombre inmortal es todos los hombres. Como Cornelio Agrippa, soy dios, soy heroe, soy filosofo, soy demonio y soy mundo, lo cual es una fatigosa manera de decir que no soy1.(…) en un temps infini, toute chose arrive a tout homme. Par ses vertus passees ou futures, tout homme merite toute bonte ; mais egalement toute trahison par ses infamies du passe et de l’avenir. (…) Il n’y a pas de merites moraux ou intelle