{"title":"Traces de la honte : L'écriture du trauma et le renouvèlement du récit autobiographique dans La honte (1997) d'Annie Ernaux","authors":"Hannah Volland","doi":"10.1353/wfs.2022.0007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract:Cet article analyse l'esthétique de la trace en lien avec l'écriture du trauma dans La honte (1997) d'Annie Ernaux, récit qui revient pour la première fois sur le traumatisme qu'a été pour elle l'incident lors duquel son père a failli tuer sa mère avec une serpe. Dans ce texte, la narratrice cherche à traquer le passé, à garder des traces du monde de 1952, mais aussi à laisser une trace de soi sur le papier, à réécrire le traumatisme et la honte pour les resignifier. Afin de dire l'indicible, le récit déploie une pléthore de stratégies discursives dont seront étudiés l'énonciation hétérogène, les références intertextuelles, l'ekphrasis, le discours métatextuel et l'autocitation. Ces procédés mettent en jeu différents aspects du concept polysémique de la trace liés à la mémoire (Derrida), à la photographie (Barthes, Sontag), ainsi qu'à la répétition (Derrida, Krämer), aspect performatif dont découle le potentiel d'agentivité scripturale. Enfin, l'étude montre comment l'esthétique de la trace participe activement à l'élaboration d'une poétique renouvelée du récit autobiographique.","PeriodicalId":391338,"journal":{"name":"Women in French Studies","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-11-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Women in French Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/wfs.2022.0007","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract:Cet article analyse l'esthétique de la trace en lien avec l'écriture du trauma dans La honte (1997) d'Annie Ernaux, récit qui revient pour la première fois sur le traumatisme qu'a été pour elle l'incident lors duquel son père a failli tuer sa mère avec une serpe. Dans ce texte, la narratrice cherche à traquer le passé, à garder des traces du monde de 1952, mais aussi à laisser une trace de soi sur le papier, à réécrire le traumatisme et la honte pour les resignifier. Afin de dire l'indicible, le récit déploie une pléthore de stratégies discursives dont seront étudiés l'énonciation hétérogène, les références intertextuelles, l'ekphrasis, le discours métatextuel et l'autocitation. Ces procédés mettent en jeu différents aspects du concept polysémique de la trace liés à la mémoire (Derrida), à la photographie (Barthes, Sontag), ainsi qu'à la répétition (Derrida, Krämer), aspect performatif dont découle le potentiel d'agentivité scripturale. Enfin, l'étude montre comment l'esthétique de la trace participe activement à l'élaboration d'une poétique renouvelée du récit autobiographique.
摘要:这篇文章分析了与安妮·埃尔诺(annie Ernaux)的《耻辱中的创伤》(trauma in the honte, 1997)写作相关的痕迹美学,这是她第一次回到她父亲差点用毒蛇杀死母亲的事件中所遭受的创伤。在这篇文章中,叙述者试图追踪过去,保留1952年世界的痕迹,但也在纸上留下自己的痕迹,重写创伤和耻辱,重新赋予它们意义。为了表达不可言说的东西,叙事部署了大量的话语策略,我们将研究异质发音、互文引用、ekphrasis、元文本话语和自我引用。这些过程涉及到与记忆(德里达)、摄影(巴特、桑塔格)和重复(德里达、kramer)相关的多符号痕迹概念的不同方面,这是一个表演性方面,从这个方面产生了圣经能动的潜力。最后,本研究展示了痕迹美学如何积极参与自传体叙事诗学的发展。