{"title":"« Lorsque le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt... ou le classement de Shangai» (proverbe chinois)","authors":"P. Naszâlyi","doi":"10.1051/LARSG/2010039","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Loin des polemiques qui animent la vie politique francaise, relayee par la presse du monde entier, se pose, comme le souligne le philosophe Andre Comte-Sponville, le probleme de « l’amoralite ». Celle du systeme capitaliste n’est pas etrangere a nos interrogations. Toutefois dans l’esprit constructif d’un Michel Camdessus, ancien Directeur general du FMI, ce numero de l’ete entend poser en reponses de terrain, deux dossiers consacres a la gouvernance facteur de croissance et aux methodes et modeles d’organisation. Ces propositions pragmatiques ne peuvent toutefois, ne pas etre liees a une conception de l’evaluation des performances. C’est ce qui amene Philippe Naszalyi, dans cet editorial, a reexaminer la justification de certains classements dans le domaine des organisations apprenantes que sont les universites et les grandes ecoles. Il y fustige la beate lâchete de nombre de trissotins officiels francais qui acceptent sans s’apercevoir de son inanite, le classement dit de Shanghai. De ces analyses erronees se justifient la course au gigantisme dont on voit les echecs par ailleurs dans le monde des entreprises, ou un marketing feroce a l’allemande qui oublie en partie les valeurs universitaires. Classer les classements est sans doute d’abord les remettre a leur place « d’outil » comme le souligne le professeur Patrick Hetzel. Cela peut etre aussi rechercher de meilleurs criteres comme l’ont faits les Espagnols. Il est enfin primordial d’ eviter de tomber dans l’entree dans les criteres de textes « bidonnes » ou plagies comme les travaux des Americains, Walter Enders et Gary Hoover l’ont montre pour les revues economiques americaines. En Europe le combat de Michelle Bergadaa, dont nous publions a la suite le « vade-mecum du plagieur » rappelle que la contrefacon qui fait l’objet d’une tres belle exposition a la Cite des Sciences de Paris est nuisible a la Recherche comme aux entreprises. L’evaluation des performances doit sortir de la comptabilite de boutiquier qui a ete erigee en valeur sous l’effet d’un scientisme, pour reintroduire la dimension qualitative qui privilegie le service de l’Homme, finalite de toute organisation.","PeriodicalId":412238,"journal":{"name":"La Revue Des Sciences De Gestion, Direction Et Gestion","volume":"23 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2010-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"La Revue Des Sciences De Gestion, Direction Et Gestion","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1051/LARSG/2010039","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Loin des polemiques qui animent la vie politique francaise, relayee par la presse du monde entier, se pose, comme le souligne le philosophe Andre Comte-Sponville, le probleme de « l’amoralite ». Celle du systeme capitaliste n’est pas etrangere a nos interrogations. Toutefois dans l’esprit constructif d’un Michel Camdessus, ancien Directeur general du FMI, ce numero de l’ete entend poser en reponses de terrain, deux dossiers consacres a la gouvernance facteur de croissance et aux methodes et modeles d’organisation. Ces propositions pragmatiques ne peuvent toutefois, ne pas etre liees a une conception de l’evaluation des performances. C’est ce qui amene Philippe Naszalyi, dans cet editorial, a reexaminer la justification de certains classements dans le domaine des organisations apprenantes que sont les universites et les grandes ecoles. Il y fustige la beate lâchete de nombre de trissotins officiels francais qui acceptent sans s’apercevoir de son inanite, le classement dit de Shanghai. De ces analyses erronees se justifient la course au gigantisme dont on voit les echecs par ailleurs dans le monde des entreprises, ou un marketing feroce a l’allemande qui oublie en partie les valeurs universitaires. Classer les classements est sans doute d’abord les remettre a leur place « d’outil » comme le souligne le professeur Patrick Hetzel. Cela peut etre aussi rechercher de meilleurs criteres comme l’ont faits les Espagnols. Il est enfin primordial d’ eviter de tomber dans l’entree dans les criteres de textes « bidonnes » ou plagies comme les travaux des Americains, Walter Enders et Gary Hoover l’ont montre pour les revues economiques americaines. En Europe le combat de Michelle Bergadaa, dont nous publions a la suite le « vade-mecum du plagieur » rappelle que la contrefacon qui fait l’objet d’une tres belle exposition a la Cite des Sciences de Paris est nuisible a la Recherche comme aux entreprises. L’evaluation des performances doit sortir de la comptabilite de boutiquier qui a ete erigee en valeur sous l’effet d’un scientisme, pour reintroduire la dimension qualitative qui privilegie le service de l’Homme, finalite de toute organisation.