{"title":"Du silence organisationnel à la colère déontique : la prise de parole du whistleblower","authors":"P. Jacquinot, A. Pellissier-Tanon","doi":"10.3917/geco1.146.0027","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le whistleblowing consiste en une prise de parole : une personne affirme être témoin d’un manquement à l’une des règles en vigueur dans son groupe social en le signalant à l’autorité de régulation compétente, quitte à mécontenter les fautifs présumés. La littérature explique la décision de lancer l’alerte par un calcul mettant en balance l’avantage de faire cesser le manquement avec l’inconvénient de s’exposer en rompant l’éventuel silence organisationnel. Mais elle relève aussi que le but du signalement est rarement atteint et que le lanceur d’alerte fait souvent l’objet de représailles telles que la placardisation, le harcèlement ou encore le licenciement. Le chercheur se demande comment l’avantage prosocial de voir le manquement cesser ou l’éventuel avantage personnel retiré de l’alerte peut l’emporter sur le risque de dommages personnels aussi importants. Dans cet article, nous nous appuyons sur l’analyse du récit de vie d’un lanceur d’alerte. Nous proposons de mobiliser le concept de colère déontique forgé par le comportement organisationnel en matière de justice. Nous analysons la prise de décision d’un type possible de lanceur d’alerte, celui des personnes sensibles aux valeurs et ayant une orientation prosociale : elles se décident à faire appel à l’autorité supérieure sous l’impulsion de la colère déontique qui les anime lorsqu’elles","PeriodicalId":130387,"journal":{"name":"Annales des Mines - Gérer et comprendre","volume":"11 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-11-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales des Mines - Gérer et comprendre","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/geco1.146.0027","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le whistleblowing consiste en une prise de parole : une personne affirme être témoin d’un manquement à l’une des règles en vigueur dans son groupe social en le signalant à l’autorité de régulation compétente, quitte à mécontenter les fautifs présumés. La littérature explique la décision de lancer l’alerte par un calcul mettant en balance l’avantage de faire cesser le manquement avec l’inconvénient de s’exposer en rompant l’éventuel silence organisationnel. Mais elle relève aussi que le but du signalement est rarement atteint et que le lanceur d’alerte fait souvent l’objet de représailles telles que la placardisation, le harcèlement ou encore le licenciement. Le chercheur se demande comment l’avantage prosocial de voir le manquement cesser ou l’éventuel avantage personnel retiré de l’alerte peut l’emporter sur le risque de dommages personnels aussi importants. Dans cet article, nous nous appuyons sur l’analyse du récit de vie d’un lanceur d’alerte. Nous proposons de mobiliser le concept de colère déontique forgé par le comportement organisationnel en matière de justice. Nous analysons la prise de décision d’un type possible de lanceur d’alerte, celui des personnes sensibles aux valeurs et ayant une orientation prosociale : elles se décident à faire appel à l’autorité supérieure sous l’impulsion de la colère déontique qui les anime lorsqu’elles