{"title":"Commentaire de la postface de Mouvements d’Henri Michaux : déplacement, (dés)apprentissage, écart","authors":"Marie-Aline Villard","doi":"10.58282/colloques.2593","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Notre reflexion s’inspire de deux questions tirees de l’appel a contribution : « est-il imperatif pour la pensee qu’elle soit resistante au mouvement ou qu’elle se dissolve dans celui-ci ? » et « des lors que nous admettons le role du corps dans la comprehension du mouvement, qui est le veritable sujet du mouvement ? » Il nous semble qu’Henri Michaux eprouve et relate dans ce qu’il nomme ses « operations-creation1 » cette relation entre le mouvement et le sujet. Henri Michaux (1899-1984) etait poete, peintre et essayiste, enclin a se laisser affecter par le mouvement, soucieux de le rendre et de le provoquer chez l’autre. Suivant son annonce dans le texte Danse : « C’est par le mouvement que l’homme voudrait appartenir au monde2 », il experimente le lien entre le mouvement, le sujet et le monde d’une maniere plus ou moins violente. Remarquons que les multiples œuvres de Michaux constituent la constellation de sa maniere d’ « appartenir au monde », qu’il desirerait toujours en naissance (sans filiation), veritable (profonde sans pensee consciente) et essentielle (depouillee).Le mouvement demeure fondamental chez Michaux au point qu’il le pense et le pratique pour parvenir a etre de nouveau le « Protee par le mouvement3 » de son enfance. Le privilege accorde par Michaux a un mode kinesthesique d’acces au monde se cristallise dans le mode d’etre du Protee connu pour sa dynamique de metamorphose. La postface de Mouvements4 releve du recit kinesthesique, puisque Michaux y decrit s","PeriodicalId":341670,"journal":{"name":"Penser le mouvement","volume":"32 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-10-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Penser le mouvement","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2593","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Notre reflexion s’inspire de deux questions tirees de l’appel a contribution : « est-il imperatif pour la pensee qu’elle soit resistante au mouvement ou qu’elle se dissolve dans celui-ci ? » et « des lors que nous admettons le role du corps dans la comprehension du mouvement, qui est le veritable sujet du mouvement ? » Il nous semble qu’Henri Michaux eprouve et relate dans ce qu’il nomme ses « operations-creation1 » cette relation entre le mouvement et le sujet. Henri Michaux (1899-1984) etait poete, peintre et essayiste, enclin a se laisser affecter par le mouvement, soucieux de le rendre et de le provoquer chez l’autre. Suivant son annonce dans le texte Danse : « C’est par le mouvement que l’homme voudrait appartenir au monde2 », il experimente le lien entre le mouvement, le sujet et le monde d’une maniere plus ou moins violente. Remarquons que les multiples œuvres de Michaux constituent la constellation de sa maniere d’ « appartenir au monde », qu’il desirerait toujours en naissance (sans filiation), veritable (profonde sans pensee consciente) et essentielle (depouillee).Le mouvement demeure fondamental chez Michaux au point qu’il le pense et le pratique pour parvenir a etre de nouveau le « Protee par le mouvement3 » de son enfance. Le privilege accorde par Michaux a un mode kinesthesique d’acces au monde se cristallise dans le mode d’etre du Protee connu pour sa dynamique de metamorphose. La postface de Mouvements4 releve du recit kinesthesique, puisque Michaux y decrit s