L’approche biomédicale et l’approche socioculturelle : deux perspectives aux enjeux distincts pour mieux appréhender la grossesse à l’adolescence

Si la grossesse chez les adolescentes demeure une préoccupation mondiale, sa compréhension peut varier d’une discipline à l’autre. En biomédecine, pour expliquer ce phénomène, les experts mettent très souvent en avant l’aspect accidentel (non désiré) tout en insistant sur les complications médicales, notamment les risques accrus de mortalité maternelle et infantile. Autrement dit, la grossesse adolescente n’est réduite qu’à une dimension pathologique. La manière d’aborder ce phénomène en biomédecine ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique. En effet, les chercheurs en sciences sociales soulignent que les adolescentes ne représentent pas un groupe homogène : derrière chaque jeune fille enceinte, il y a une diversité d’histoires, de parcours, de personnalités et de conditions de vie. De plus, ils ont démontré que la grossesse adolescente est tributaire de facteurs sociaux, environnementaux et économiques. Ainsi, afin de mieux cerner ce phénomène social aussi complexe, cet article montre l’importance de privilégier à la fois les approches biomédicale et socioculturelle.

While teenage pregnancies remain a global concern, its understanding of it can vary from discipline to discipline. In biomedicine, experts often emphasize the accidental (unwanted) aspect of teenage pregnancies, while stressing the medical complications, including the increased risk of maternal and infant mortality. In other words, teenage pregnancies are reduced to a pathological dimension. The scientific community is not unanimous in its approach to this phenomenon in biomedicine. Indeed, social scientists point out that adolescents are not a homogeneous group: behind each pregnant girl there is a diversity of histories, backgrounds, personalities, and living conditions. Moreover, they have shown that teenage pregnancies depend on social, environmental, and economic factors. Thus, in order to better understand this complex social phenomenon, this paper shows the importance of favoring both biomedical and sociocultural approaches.