Les archives sont-elles plus qu’un conservatoire ?

Les Archives départementales de la Vendée ont été invitées à contribuer à un volume relatif aux grands chantiers des Archives nationales. La raison en est l’aboutissement l’an dernier d’un partenariat dont les deux parties se sont félicitées. Il portait sur la description fine, la numérisation et la mise en ligne des dossiers relatifs à la guerre de Vendée conservés aux Archives nationales. On abordera ce partenariat ici essentiellement du point de vue de la Vendée. Il témoigne d’une politique qui dépasse les raisons de la seule conservation, puisqu’elle concerne des fonds qui ne sont pas conservés par l’institution qui s’y intéresse. Disposerait-on donc d’une compétence universelle, à l’instar de certains tribunaux ? À vrai dire, nous verrons qu’il s’agit d’une ambition dont la mesure est dictée par l’attente du public, des publics dirait-on même en certains bureaux ; qu’elle ne suppose pas non plus des moyens exceptionnels, et qu’en définitive l’archiviste demeure bien dans ses missions et ne se disperse pas au bénéfice d’autrui. En même temps qu’il agit ainsi, son rapport aux archives a peut-être un peu changé : plus que le simple conservateur des fonds qui lui sont confiés, il prend une part active à la constitution des sources que recherchent les lecteurs qui se rapprochent de lui.