Aspects épidémiologiques et cliniques des accidents de travail mortels déclarés à Douala de janvier 2000 à décembre 2018

Introduction

Les accidents du travail restent fréquents dans notre contexte, malgré la régression observée dans les statistiques de l’OMS et de l’OIT au cours des dernières années. Cette étude avait pour objectif d’étudier les dossiers des victimes d’accidents de travail mortels déclarés au cours des 18 dernières années dans la ville de Douala.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude cas-témoin dans les centres de prévoyance sociale de la ville de Douala entre le 1^er janvier 2000 et le 31 décembre 2018. L’échantillonnage était non aléatoire, et l’effectif était constitué de victimes d’accidents de travail mortels (cas) et de victimes d’accidents du travail non mortels (témoins) selon un taux d’appariement de 1 cas/2 témoins. Les variables étudiées étaient relatives aux accidents de travail, aux caractéristiques socioprofessionnelles des victimes, aux lésions subies. Les tests de Chi² et de Fisher ont permis de comparer les proportions, l’analyse multivariée a permis de rechercher les facteurs associés (& = 5 % et p < 5 %).

Résultats

Les hommes prédominaient (99,3%) dans l’échantillon. Il s’agissait des chauffeurs et assimilés (40,5 %) travaillant dans des entreprises privées de transport (25,0 %). Les accidents mortels survenaient principalement la nuit (35,8 %), au cours d’accidents de la voie publique (67,5 %) impliquant des engins lourds (32,4 %). Les victimes ont subi de multiples lésions traumatiques (87,1 %) et la majorité d’entre elles était polytraumatisée (52,7 %). Les facteurs de risques associés étaient l’agroforesterie (p = 0,003), l’industrie des bâtiments et travaux publics (p = 0,019), les personnels administratifs, les techniciens du bois (p = 0,027), les accidents de route ou de train (p = 0,014), la nuit (p = 0,043), les polytraumatismes (p = 0,000) et les lésions localisées au niveau de la région tête et cou (p = 0,000).

Conclusion

Les accidents de travail mortels sont réels dans notre contexte. Ils sont favorisés par des facteurs de risque liés à l’activité, au travailleur et aux lésions provoquées. Il est urgent de les prévenir par la mise en place d’actions préventives qui implique l’État et tous les autres acteurs du monde du travail.

Introduction

Work-related injuries remain frequent in our context despite the downward trend observed during the last decades. In the absence of a relevant scientific data, we’ve carried out this study using the files of the victims of fatal work-related injuries reported over the last eighteen years in the city of Douala.

Material and methods

We’ve carried out a case-control study in the social welfare centers of the city of Douala between January 1st, 2000 and December 31st, 2018. The sampling was non-random, consisting of victims of fatal work-related injuries (cases) and victims of non-fatal work-related injuries (controls) according to a matching rate of 1 case/2 controls. The variables studied related to work-related injuries, the profile of the victims, and the injuries suffered. The Chi² and Fisher tests were used to compare the proportions, the multivariate analysis made it possible to search for associated factors (& = 5% and P < 5%).

Results

All the victims were Cameroonians (100%) and men predominated (99.3%) in the sample. Sample consisted of drivers and similars (40.5%), working for private transport companies (25.0%). Fatal work-related injuries mainly occurred at night (35.8%), during roads traffic accidents (67.5%) involving heavy machinery (32.4%). The victims suffered multiple traumatic injuries (87.1%) and the majority of them were poly traumatized (52.7%). The associated risk factors were agroforestry (P = 0.003), building and public works industry (P = 0.019), administrative staff (P = 0.000), wood technicians (P = 0.027), road or train accidents (P = 0.014), night time (P = 0.043), multiple trauma (P = 0.000) and lesions localized to the head and neck (P = 0.000).

Conclusion

Work-related fatalities are real in our context. The risk factors are related to the worker, its activity and the injuries caused by the accident. The government and its partners must strengthen the implementation of health promotion programs in private companies.