Étude de la fatigabilité attentionnelle associée à une dette chronique de sommeil : marqueurs biologiques et stratégie de récupération par la sieste

Objectif

Cette étude a pour originalité d’explorer l’effet combiné d’une dette chronique de sommeil accumulée naturellement pendant 5 semaines et d’une contrainte cognitive prolongée. Nous faisons l’hypothèse : i) d’une fatigabilité attentionnelle majorée par la dette ; ii) de l’existence de répercussions sur les réponses (physiologiques) de stress ; et iii) des bénéfices d’une sieste de récupération quotidienne.

Méthodes

Douze participants ont été positionnés dans trois groupes expérimentaux selon leurs conditions (écologique) de sommeil : témoin, dette de sommeil, et dette avec sieste. Durant 5 semaines, le sommeil des participants a été monitoré à domicile. Ils ont été soumis à des tests cognitifs prolongés (PVT de 30 min) et à des prélèvements salivaires répétés à l’occasion de quatre journées expérimentales en début et fin de protocole (lundi et vendredi de la première et de la cinquième semaine).

Résultats

L’installation d’une fatigue attentionnelle est majorée pour les participants en dette chronique de sommeil et minorée dans le groupe sieste. Nous observons également un profil circadien émoussé du cortisol et de l’alpha amylase chez le groupe dette et une restauration du profil de l’alpha amylase chez le groupe dette avec sieste.

Conclusion

La dette chronique de sommeil serait un facteur accélérateur de la fatigabilité attentionnelle induite par une sollicitation mentale prolongée. Cette chronicité de la dette conduisant à un épuisement de la réponse de stress pourrait expliquer la plus grande difficulté des sujets à faire face à la demande attentionnelle prolongée. La stratégie de récupération par la sieste permettrait de restaurer partiellement ces défaillances cognitives et physiologiques.