{"title":"中世纪文本的解释、恢复和重写","authors":"Gabriele Giannini","doi":"10.58282/lht.821","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"1. Specificite du texte medievalL’edition de textes litteraires en langues romanes du Moyen Âge est confrontee a des problemes et a des difficultes reconnus depuis longtemps comme specifiques1. Rappelons-en tout d’abord les contours. L’edition de textes du Moyen Âge se demarque tres nettement, sur un point capital, de la philologie des textes modernes : elle vise en effet, dans la plupart des cas, la restitution critique d’un texte que l’on connait seulement par le biais de copies plus ou moins eloignees de l’original et en tout cas posterieures a celui-ci, alors que les specialistes de textes modernes travaillent d’habitude sur des œuvres dont on possede une ou plusieurs versions imprimees autorisees par l’auteur. Par consequent leur interet porte plutot sur les etapes qui precedent les versions finales, alors que ce cas demeure dans le domaine medieval tout a fait exceptionnel, meme s’il est connu par nos etudes : il suffit de penser aux formes multiples du recueil lyrique de Petrarque qui ont precede la redaction definitive, autorisee et surveillee par le poete2.D’autre part, l’edition des textes medievaux partage la meme tâche de restitution critique que sa sœur ainee, la philologie des textes classiques : etablir le meilleur texte possible, voire celui cense se rapprocher le plus des intentions de l’auteur, a partir des donnees livrees par la tradition manuscrite. Cela dit, les formes de transmission des deux types de textes demeurent d’ordinaire fort divergentes : face","PeriodicalId":105502,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Poétique de la philologie","volume":"50 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-11-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Interprétation, restitution et réécriture du texte médiéval\",\"authors\":\"Gabriele Giannini\",\"doi\":\"10.58282/lht.821\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"1. Specificite du texte medievalL’edition de textes litteraires en langues romanes du Moyen Âge est confrontee a des problemes et a des difficultes reconnus depuis longtemps comme specifiques1. Rappelons-en tout d’abord les contours. L’edition de textes du Moyen Âge se demarque tres nettement, sur un point capital, de la philologie des textes modernes : elle vise en effet, dans la plupart des cas, la restitution critique d’un texte que l’on connait seulement par le biais de copies plus ou moins eloignees de l’original et en tout cas posterieures a celui-ci, alors que les specialistes de textes modernes travaillent d’habitude sur des œuvres dont on possede une ou plusieurs versions imprimees autorisees par l’auteur. Par consequent leur interet porte plutot sur les etapes qui precedent les versions finales, alors que ce cas demeure dans le domaine medieval tout a fait exceptionnel, meme s’il est connu par nos etudes : il suffit de penser aux formes multiples du recueil lyrique de Petrarque qui ont precede la redaction definitive, autorisee et surveillee par le poete2.D’autre part, l’edition des textes medievaux partage la meme tâche de restitution critique que sa sœur ainee, la philologie des textes classiques : etablir le meilleur texte possible, voire celui cense se rapprocher le plus des intentions de l’auteur, a partir des donnees livrees par la tradition manuscrite. Cela dit, les formes de transmission des deux types de textes demeurent d’ordinaire fort divergentes : face\",\"PeriodicalId\":105502,\"journal\":{\"name\":\"Fabula-Lht : Poétique de la philologie\",\"volume\":\"50 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2013-11-30\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Fabula-Lht : Poétique de la philologie\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/lht.821\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fabula-Lht : Poétique de la philologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/lht.821","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Interprétation, restitution et réécriture du texte médiéval
1. Specificite du texte medievalL’edition de textes litteraires en langues romanes du Moyen Âge est confrontee a des problemes et a des difficultes reconnus depuis longtemps comme specifiques1. Rappelons-en tout d’abord les contours. L’edition de textes du Moyen Âge se demarque tres nettement, sur un point capital, de la philologie des textes modernes : elle vise en effet, dans la plupart des cas, la restitution critique d’un texte que l’on connait seulement par le biais de copies plus ou moins eloignees de l’original et en tout cas posterieures a celui-ci, alors que les specialistes de textes modernes travaillent d’habitude sur des œuvres dont on possede une ou plusieurs versions imprimees autorisees par l’auteur. Par consequent leur interet porte plutot sur les etapes qui precedent les versions finales, alors que ce cas demeure dans le domaine medieval tout a fait exceptionnel, meme s’il est connu par nos etudes : il suffit de penser aux formes multiples du recueil lyrique de Petrarque qui ont precede la redaction definitive, autorisee et surveillee par le poete2.D’autre part, l’edition des textes medievaux partage la meme tâche de restitution critique que sa sœur ainee, la philologie des textes classiques : etablir le meilleur texte possible, voire celui cense se rapprocher le plus des intentions de l’auteur, a partir des donnees livrees par la tradition manuscrite. Cela dit, les formes de transmission des deux types de textes demeurent d’ordinaire fort divergentes : face