La maltraitance infantile : un angle mort dans la prévention cardiovasculaire

Abstract

La maltraitance infantile est certainement un des plus grands dénis de notre société. Elle est extrêmement fréquente et se manifeste par de la violence physique, mentale ou sexuelle. Ses effets sont multiples en particulier psychologiques mais également médicaux. C’est seulement depuis une vingtaine d’années que cette problématique a été mise à jour ; elle affecte tous les secteurs de la santé, tous les aspects de la maladie chronique et la cardiologie n’y fait pas exception. Avoir été victime de maltraitance infantile augmente de façon significative le risque de maladie cardiovasculaire qu’il s’agisse d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, d’artérite, de troubles du rythme cardiaque ou plus banalement d’hypertension artérielle. Les mécanismes qui expliquent ces conséquences catastrophiques sont d’ordre biologique, psychologique et comportemental mais sont surtout liés au développement neurologique de l’enfant et aux conséquences épigénétiques. Il s’agit d’une question de santé publique mais également de prévention nécessitant une meilleure formation médicale afin d’assurer une prise en charge adaptée à la fois psychologique et médicamenteuse.

Child abuse is certainly one of the greatest denials of our society. It is extremely common and manifests itself through physical, mental or sexual violence. Its effects are multiple, particularly psychological but also medical. It is only in the last twenty years that this problem has been brought to light. It affects all sectors of health, all aspects of chronic disease and cardiology is no exception. Having been a victim of child abuse significantly increases the risk of cardiovascular disease, whether it is myocardial infarction, stroke, arteritis, heart rhythm disorders or more banally high blood pressure. The mechanisms that explain these catastrophic consequences are biological, psychological and behavioral, but above all linked to the child's neurological development and epigenetic consequences. This is a public health issue but also a prevention issue requiring better medical training in order to ensure appropriate psychological and drug care.