{"title":"Place de la paracétamolémie et des biomarqueurs au cours des intoxications massives et/ou graves par paracétamol","authors":"D. Vodovar","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.019","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>En France, le paracétamol est impliqué dans environ un tiers des tentatives de suicide impliquant des médicaments <span><span>[1]</span></span>. L’intoxication aiguë par le paracétamol nécessite un bilan hépatique (ASAT et ALAT), un bilan d’hémostase (TP ou INR), et une paracétamolémie à partir de la quatrième heures après l’ingestion <span><span>[2]</span></span>. L’ingestion aiguë massive de paracétamol peut être suspectée devant une dose supposée ingérée<!--> <!-->><!--> <!-->25 à 30<!--> <!-->g chez l’adulte ou une paracétamolémie extrapolée à la quatrième heure<!--> <!-->><!--> <!-->250<!--> <!-->mg/L <span><span>[3]</span></span>. Bien que rare, ce type d’intoxication nécessite la surveillance répétée de la paracétamolémie et la mesure de biomarqueurs additionnels. La mesure de la paracétamolémie n’est généralement pas répétée et guide l’administration précoce de N-acétylcystéine, l’antidote <span><span>[2]</span></span>. Pour les intoxications massives, la paracétamolémie doit être répétée pour détecter une absorption prolongée ou une élimination retardée, étant donné l’élimination rénale du paracétamol et de son métabolite actif. La créatinine doit par conséquent être mesurée de manière répétée, d’autant plus qu’il existe un risque d’insuffisance rénale aiguë <span><span>[3]</span></span>. Deux autres éléments doivent également être mesurés, le lactate et la réserve alcaline. En effet les intoxications massives par paracétamol peuvent entraîner deux types d’acidose métabolique à trou anionique augmenté liée à l’augmentation du lactate <span><span>[4]</span></span>. La première est précoce (dans les cinq heures suivant l’ingestion) et précède l’hépatotoxicité. Elle est souvent associée à des troubles de conscience, et est liée au blocage mitochondrial des complexes I et II de la chaîne respiratoire mitochondrial par le N-acétyl-p-benzoquinone imine (NAPQI). La seconde est tardive, associée à l’hépatotoxicité et à la défaillance multiviscérale. Enfin, d’autres biomarqueurs tels que la procalcitonine ou les adduits du paracétamol pourraient être pertinents pour détecter et prédire la gravité des intoxications massives par paracétamol.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S80"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S235200782400180X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
En France, le paracétamol est impliqué dans environ un tiers des tentatives de suicide impliquant des médicaments [1]. L’intoxication aiguë par le paracétamol nécessite un bilan hépatique (ASAT et ALAT), un bilan d’hémostase (TP ou INR), et une paracétamolémie à partir de la quatrième heures après l’ingestion [2]. L’ingestion aiguë massive de paracétamol peut être suspectée devant une dose supposée ingérée > 25 à 30 g chez l’adulte ou une paracétamolémie extrapolée à la quatrième heure > 250 mg/L [3]. Bien que rare, ce type d’intoxication nécessite la surveillance répétée de la paracétamolémie et la mesure de biomarqueurs additionnels. La mesure de la paracétamolémie n’est généralement pas répétée et guide l’administration précoce de N-acétylcystéine, l’antidote [2]. Pour les intoxications massives, la paracétamolémie doit être répétée pour détecter une absorption prolongée ou une élimination retardée, étant donné l’élimination rénale du paracétamol et de son métabolite actif. La créatinine doit par conséquent être mesurée de manière répétée, d’autant plus qu’il existe un risque d’insuffisance rénale aiguë [3]. Deux autres éléments doivent également être mesurés, le lactate et la réserve alcaline. En effet les intoxications massives par paracétamol peuvent entraîner deux types d’acidose métabolique à trou anionique augmenté liée à l’augmentation du lactate [4]. La première est précoce (dans les cinq heures suivant l’ingestion) et précède l’hépatotoxicité. Elle est souvent associée à des troubles de conscience, et est liée au blocage mitochondrial des complexes I et II de la chaîne respiratoire mitochondrial par le N-acétyl-p-benzoquinone imine (NAPQI). La seconde est tardive, associée à l’hépatotoxicité et à la défaillance multiviscérale. Enfin, d’autres biomarqueurs tels que la procalcitonine ou les adduits du paracétamol pourraient être pertinents pour détecter et prédire la gravité des intoxications massives par paracétamol.