Le plusmaternel et le retard de l’enfant…, dans son corps, dans la vie sociale et dans l’amour

Abstract

Le désir de beaucoup de jeunes mères s’est déplacé de l’homme vers l’enfant, en se mettant en couple avec leur fils, ou leur fille, en partageant leur lit plus souvent qu’il n’est permis au regard du tabou de l’inceste, et plus longtemps qu’on ne l’imagine. De même que nous parlons de l’évaporation du père, concept de Lacan pour décrire le symptôme de la fonction paternelle contemporaine, nous devons noter que le plusmaternel est le symptôme de la fonction maternelle actuelle, son excès défaillant. Le plusmaternel est un oxymore : c’est un plus qui est en réalité un moins, car il prive l’enfant de la fonction symbolique du parent, fonction éducative et de transmission, l’arrêtant dans sa croissance psychique. Les enfants élevés dans le plusmaternel sont les objets d’un plus-de-jouissance, d’une jouissance supplémentaire, qui ouvre une voie qui devrait rester barrée, celle de la jouissance du corps de l’enfant pour la mère, et vice versa. Bien que le discours concerne surtout les mères, on commence aussi à voir quelques pères en position de plusmaternels : cela nuit encore plus aux enfants dans leur capacité à s’accrocher à la vie, au travail, à la frustration normale de l’existence.