Enrichissements, ornements extraordinaires, difformes et symboliques : de quelques catégories de la tradition classique

Abstract

La nature et la fonction exacte de l’ornement, reste relativement indeterminee dans les traites classiques d’architecture meme si a partir des annees 1650, les ornements semblent mieux s’organiser par categories. Cette evolution se reflete dans la terminologie, objet de la premiere partie de notre article.Au milieu du xviie siecle et dans le contexte de la creation de l’Academie d’architecture, le systeme des ornements, qui se resserre autour des ornements majeurs que sont les ordres, parait se rigidifier. Neanmoins, d’autres ornements persistent dans les pratiques des architectes, mais font l’objet de jugements severes de la part des theoriciens. Cependant, ces memes theoriciens s’autorisent parfois quelque licence et, en outre certains, comme d’Aviler, s’interessent a des ornements bizarres, etranges. La deuxieme partie de notre etude examine ce repertoire au travers de ses mentions ou de ses descriptions dans les traites. Ces ornements peu conventionnels definissent un vocabulaire riche, et cela au cœur du classicisme meme. De la sorte, le systeme des ornements de l’Âge classique parait plus ouvert que le rigide systeme des ordres dans lequel l’historiographie a parfois voulu l’enfermer ; il se constitue au contraire en un langage vivant, qui se diapre d’images et de figures etonnantes.